Mazen Darwish, ainsi que ses deux collaborateurs du Syrian Centre for Media and Freedom of Expression (SCM), poursuivis pour terrorisme, en raison de leur engagement pacifique en faveur de la liberté d’expression. Ces accusations même constituent incontestablement une violation de ce droit fondamental. Les trois activistes, comparaîtront devant la cour anti-terroriste de Damas le 19 mai 2013. Le juge décidera au cours de cette audience du maintien ou de la levée des accusations portées contre eux par les forces syriennes du Renseignement aérien.
Un avocat travaillant pour le compte de prisonniers politiques à Damas a confié qu’au moins 35 000 prisonniers politiques étaient actuellement poursuivis devant la cour anti-terroriste. Celle-ci n’aurait selon lui d’ailleurs été créée que dans l’unique but de museler l’opposition. Cette cour est compétente pour juger de l’ensemble des actes relevant de la loi anti-terroriste, selon laquelle est considéré comme terroriste «tout acte visant à instaurer un état de panique au sein de la population, à déstabiliser la sécurité publique et à causer des dommages aux infrastructures essentielles du pays (…)»
Les droits effectifs et procéduriers baffoués
Par ailleurs, selon d’anciens prisonniers détenus avec eux, les trois militants ont été victimes d’actes de torture et de mauvais traitements de la part des agents du Renseignement aérien au cours de leur détention. Les organisations expriment leur profonde inquiétude quant à leur état physique et psychologique. Mazen Darwish n’a pas été autorisé à recevoir la visite d’un avocat ou de membres de sa famille pendant neuf mois et vingt jours avant son transfert à la prison centrale de Damas. Il n’a en outre été informé des charges qui pèsent contre lui qu’avec la publication de l’acte d’accusation, le 27 février dernier, soit plus d’un an après son arrestation.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant entre autres le gouvernement syrien à libérer Mazen Darwish et les autres prisonniers du SCM. Cette résolution insiste sur l’importance de mettre fin à l’impunité et de veiller au respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. La résolution exige que les Etats-membres des Nations unies fassent pression sur les autorités syriennes et leurs alliés pour qu’elles lèvent les accusations portées contre ces hommes. «Les autorités syriennes doivent respecter la résolution de l’ONU, ont déclaré les organisations. Elles doivent aussi abandonner les poursuites entamées contre les dizaines de milliers de détenus du fait de leur militantisme pacifique et emprisonnés dans des centres de détention aux quatre coins de la Syrie».