Amnesty International appelle de ses vœux la saisine de la CPI depuis qu’elle a découvert, en avril 2011 déjà, que le gouvernement syrien menait d’innombrables attaques contre la population civile. La situation a depuis évolué en un conflit interne qui oppose dans presque tout le pays les forces armées syriennes et la plupart des groupes d’opposition armés regroupés sous la bannière de l’Armée de libération syrienne. Les graves et systématiques violations des droits humains ainsi que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont devenus monnaie courante et Amnesty International a publié plusieurs rapports à ce sujet dont le dernier en date peut être téléchargé ici (en anglais).
La grande majorité des violations des droits humains documentées par Amnesty International sont le fait de l’armée régulière syrienne et des milices pro-gouvernementales. Elles incluent des attaques indiscriminées contre la population civile et l’usage d’armes interdites comme les bombes à sous-munitions. Des milliers de personnes ont été arrêtées et la plupart d’entre elles ont été torturées. On note également de nombreuses disparitions forcées et près de 800 personnes sont mortes en détention. Les groupes d’opposition armés ne sont pas en reste et Amnesty a également documenté des abus de leur part dont la torture et l’assassinat de prisonniers, la prise d’otages ou encore l’enlèvement et le meurtre de personnes soupçonnées de collaborer avec les forces gouvernementales.
Amnesty International condamne fermement toutes ces exactions, quels qu’en soient leurs auteurs et elle appelle les responsables des groupes d’opposition armés comme le gouvernement syrien à les faire cesser immédiatement.
Amnesty International pense qu’une saisine de la CPI sur la situation de la Syrie enverrait un signal fort à toutes les parties au conflit en leur montrant qu’elles seront un jour tenues de rendre des comptes pour toutes ces graves violations des droits humains. L’organisation encourage donc les gouvernements du monde entier à soutenir l’initiative de la Suisse en signant cette lettre et en soutenant toutes les mesures visant, lorsqu’il existe un faisceau de preuves suffisant, à traduire en justice toutes les personnes suspectées d’avoir commis des crimes au regard du droit international.