© Ali haj Suleiman / Image d'icône (droits expirés de l'image originale de cet article)
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Syrie Idlib: deux millions et demi de personnes en danger

3 septembre 2018
Les signaux indiquant que la région d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie sera la cible prochaine d’une grande offensive de l’armée syrienne et de ses alliés se multiplient. La région est la dernière à être restée sous contrôle des rebelles. La population civile – dont plus de 700'000 personnes déplacées – est menacée d’une catastrophe humanitaire. Amnesty appelle la communauté internationale à agir.

Idlib, situé dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière turque, est le dernier grand territoire encore en mains de groupes armés de l’opposition. Depuis 2011, 700 000 personnes fuyant la violence dans d’autres régions syriennes ont trouvé refuge à Idlib. D’autres ont été déplacés, dans certains cas de manière forcée, suite à des accords d’évacuation négociés entre le gouvernement syrien et les groupes armés d’opposition, y compris à Homs, Alep, dans la Ghouta orientale et à Daraa. La population de la ville atteint ainsi maintenant près de deux million et demi d’habitants

Zone de désescalade ?

En mars 2017, l’Iran, la Turquie et la Russie ont choisi Idlib pour être une zone de désescalade. Ils y ont également établi des postes d’observation militaires, afin de s’assurer que le gouvernement syrien et les groupes armés d’opposition respectent le cessez-le-feu. Pourtant, depuis janvier 2018, les forces gouvernementales syriennes ont mené des attaques terrestres et aériennes illégales dont une attaque chimique ciblant la ville de Saraqeb en février 2018. En outre, les bombardements et les combats entre groupes rebelles armés ont causé des centaines de victimes civiles. Ces dernières semaines diverses déclarations inquiétantes des gouvernements syrien et russe indiquent qu'une offensive militaire majeure pourrait être imminente.

Situation humanitaire désastreuse

L’immense majorité de la population de la région, dont de nombreuses personnes déplacées internes qui vivent dans des camps, dépend de l’aide humanitaire. La situation de l'approvisionnement est difficile et les hôpitaux ont été bombardés à plusieurs reprises. Dans plusieurs camps, l'un des groupes islamiques dominants, Hay'at Tahrir al-Sham, a également mené des raids d’une rare violence ce qui a entraîné la suspension de l’aide humanitaire.

Appel à la communauté internationale

Si l’on prend en compte la stratégie de sièges et de bombardements impitoyables pour la population civile utilisée en violation du droit international par les troupes syriennes dans toutes les offensives précédentes (Homs, Alep, Ghuta Est, Daraa...), le pire est à craindre en cas d'attaque contre Idlib.

Amnesty International appelle, sous le hashtag #EyesOnIdlib, la communauté internationale et en particulier la Russie, l'Iran et la Turquie – les trois pays initiateurs des pourparlers de paix d’Astana –à tout mettre en œuvre pour protéger la population civile en cas d’offensive militaire contre Idlib.