L'aide humanitaire acheminée à travers la Turquie est essentielle à la survie des personnes déplacées dans des camps et exposées aux conditions hivernales.© Ali Haj Suleiman
L'aide humanitaire acheminée à travers la Turquie est essentielle à la survie des personnes déplacées dans des camps et exposées aux conditions hivernales. © Ali Haj Suleiman

Syrie L'ONU évite une catastrophe humanitaire en prolongeant l'aide transfrontaliere

Communiqué de presse du 9 janvier 2023, Londres, Berne – Contact du service de presse
Le 9 janvier 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est prononcé en faveur du maintien du mécanisme transfrontalier qui a permis à l'ONU d'acheminer de l'aide humanitaire vers la Syrie via la frontière turque. Une décision cruciale puisque la survie d'au moins quatre millions de personnes dépend de ce couloir.

À l'heure où le Conseil de sécurité des Nations unies a voté pour une prorogation du mécanisme transfrontalier qui a permis aux Nations unies d'acheminer une aide vitale à travers la frontière turco-syrienne vers le nord-ouest de la Syrie, Aya Majzoub, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré :

« Alors que le gouvernement syrien continue d'empêcher l'aide humanitaire d'atteindre les zones qu'il ne contrôle pas, la survie d'au moins quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par l'opposition, dépend de l'acheminement de l'aide à travers la frontière turque par le biais du mécanisme transfrontalier des Nations unies. Il s’agit du seul qui reste, la Russie et la Chine ayant déjà contraint les Nations unies à fermer trois corridors d'aide à la Syrie au cours des trois dernières années. Sans le renouvellement de la résolution à ce propos par le Conseil de sécurité des Nations unies, des millions de personnes auraient été privées d'une aide essentielle  –notamment en nourriture, en eau et en installations sanitaires, médicaments, fournitures d'hiver et logements. Un manque important pour des personnes qui souffrent déjà énormément. »

«Les personnes déplacées luttent non seulement pour rester au chaud, mais aussi pour garder leurs tentes et leurs biens au sec.»
Aya Majzoub, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

« Plus de la moitié de la population déplacée du nord-ouest de la Syrie vit dans de petites tentes pour une seule personne, sans aucune isolation contre le froid hivernal lorsque les températures descendent en dessous de zéro. Les personnes déplacées luttent non seulement pour rester au chaud, mais aussi pour garder leurs tentes et leurs biens au sec et pour accéder aux latrines dans un contexte de fortes précipitations. Le non-renouvellement du mécanisme d'aide transfrontalière aurait entraîné une catastrophe humanitaire. »

« Bloquer le renouvellement de la résolution aurait été un acte honteux. Car sans le mécanisme transfrontalier de l'ONU, il est impossible d'acheminer le volume de l'aide nécessaire pour couvrir les besoins de la population déplacée à l'intérieur de la Syrie. »

Contexte

Le mécanisme d'aide transfrontalier de l'ONU a été établi en 2014, permettant à l'ONU et à ses partenaires de fournir de l'aide sans l'autorisation du gouvernement syrien. Depuis lors, l'ONU et ses partenaires, ainsi que d'autres organisations humanitaires, fournissent de la nourriture, de l'eau, des services d'hygiène, d'assainissement, de santé, d'éducation et de protection aux personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie, y compris aux personnes déplacées à l'intérieur du pays.

En juillet 2022, Amnesty International a publié un rapport qui explique en détail comment des millions de personnes déplacées dépendent entièrement de l'aide humanitaire facilitée par le mécanisme transfrontalier des Nations unies, en raison du refus et de l'obstruction du gouvernement syrien à l'accès aux services essentiels.