Amina Sboui – également connue sous le nom d’Amina Tyler – a été placée en détention provisoire après avoir été accusée de profanation de cimetière, d'appartenance à une organisation criminelle et d’atteinte aux bonnes mœurs. Les charges retenues contre elle ont trait fait qu’elle ait écrit le mot «FEMEN» sur un mur d'enceinte d’un cimetière un jour où un groupe salafiste opposé à l’égalité hommes-femmes, avait appelé ses sympathisants à se rassembler dans cette ville.
«Amina doit être immédiatement remise en liberté. Elle fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, et ne devrait pas encourir de peine de prison pour cela», a expliqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. «Punir son comportement d’une peine de prison, même s’il est possible que certains le considère choquant, serait disproportionné et fondamentalement incompatible avec le driot à la libre expression.»
«Il semble que ces accusations sont motivées par des considérations politiques et que cette jeune femme est prise pour cible en raison de son action en faveur des droits des femmes. On se demande pourquoi ce type de charge est retenu dans un pays où plusieurs tombeaux soufis ont été dégradés dans la plus grande indifférence.», a poursuivi Hassiba Hadj Sahraoui.
«Il est par ailleurs extrêmement inquiétant qu’elle soit accusée d’appartenir à une organisation criminelle. Cette accusation portée aux opposants politiques non violents renvoie à l’époque du président Ben Ali. Nous voyons en outre de plus en plus souvent les autorités invoquer de manière abusive le chef d’atteinte aux bonnes mœurs pour sanctionner des blogueurs, des opposants, des artistes et des journalistes qui se sont exprimés de manière pourtant pacifique.»
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