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« Je n'ai pas peur. Rester longtemps emprisonnée ne me dérange pas. (…) Je suis en prison mais je me sens plus libre que beaucoup de personnes à l'extérieur. » Amina Sboui
Amina Sboui est une jeune militante du groupe Femen qui vit en Tunisie. Elle est détenue pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression.
Un groupe salafiste opposé à l'égalité entre hommes et femmes avait prévu de se réunir à Kairouan le 19 mai. En geste de protestation, Amina Sboui avait écrit « Femen », nom d'un réseau féministe international connu pour mener ses actions de protestation seins nus, sur le mur d'un cimetière de Kairouan. La police a alors arrêté la jeune femme et l'a placée en garde-à-vue.
Amina Sboui a été inculpée de « détention illégale d'un aérosol d'autodéfense » et condamnée à payer une amende de 300 dinars. Elle aurait dû alors être libérée. Au lieu de cela, elle a été accusée le jour même de « profanation d'un cimetière », d'« appartenance à une organisation criminelle » et d'« atteinte aux bonnes mœurs ». Deux de ces chefs d'accusation ont été abandonnés, mais Amina Sboui risque toujours une peine d'emprisonnement si elle est reconnue coupable de « profanation d'un cimetière ».
Par ailleurs, le 10 juillet, les avocats d'Amina Sboui ont appris qu'à la suite d'une plainte déposée par le directeur de la prison de Sousse où elle est incarcérée, leur cliente était également inculpée de « diffamation » et d'« outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions ». Son procès pour ces nouveaux chefs d'accusation s'est ouvert lundi 22 juillet puis a été ajourné au 29 juillet.
Amnesty International considère que les accusations et les charges qui pèsent sur Amina Sboui sont motivées par des considérations politiques et qu'elle est prise pour cible pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression.