Mohamed Brahmi a été assassin devant chez lui le jeudi 25 juillet. Il était le dirigeant du parti d'opposition de gauche (Courant Populaire, El Tayyar El Chaabi) était aussi un membre de l'Assemblée nationale constituante, et critiquait Ennahda, le parti au pouvoir. Cet acte survient quelques mois après la mort de Chokri Belaid, un autre leader de l'opposition, et a poussé le Premier ministre à démissionner.
«Cibler un membre de l'Assemblée nationale constituante est une atteinte à l'état de droit en Tunisie, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Une enquête indépendante et impartiale doit être ouverte sur ces homicides. Faire la justice sur ces deux meurtres et d'autres attaques doit être une priorité absolue pour la Tunisie.»
«Tout cela crée un climat d'impunité et augmente les divisions politiques. Les autorités tunisiennes ont pour responsabilité de protéger de la violence toutes les personnes, y compris celles qui critiquent le gouvernement ou le parti au pouvoir. Elles doivent également agir contre les personnes et les groupes qui commettent des actes violents, indépendamment de leur affiliation.»
Alors que les Tunisiens protestent dans les rues contre la mort de Mohamed Brahmi, Amnesty International demande aux forces de sécurité tunisiennes de s’abstenir de recourir à une force injustifiée ou excessive, et de veiller à ce que chacun puisse exprimer pacifiquement et librement ses opinions.