Remise de la pétition, Tunisie, 2014 © AI
Remise de la pétition, Tunisie, 2014 © AI

My Body, My Rights Amnesty International a remis aux autorités tunisiennes une pétition contre les violences sexuelles

19 novembre 2014
Dans le cadre de la campagne My Body, My Rights qui défend le droit des femmes et des jeunes filles à ne pas subir de violences sexuelles et à préserver leur intégrité physique, Amnesty International a remis aux autorités tunisiennes une pétition signée par 198 128 membres et militants pour demander que les femmes et les jeunes filles ayant subi des violences sexuelles soient mieux protégées. En Suisse, cette pétition lancée au mois de mai et intitulée «Punir les viols, protéger les victimes» avait réuni plus de 7'000 signatures.

Mardi 18 novembre, les signatures ont été remises à la secrétaire d'État aux Affaires de la femme et de la famille ainsi qu'à des représentants du ministère de la Justice et d'autres hauts responsables, lors de la session matinale d’une conférence sur la lutte contre les violences sexuelles et fondées sur le genre qui s’est déroulée à Tunis. Animée par Amnesty International, cette conférence a porté sur les normes internationales et la législation nationale sur la violence sexuelle, et sur les recours pour les victimes de violences sexuelles.

Cet événement a eu lieu au moment, important, où une loi sur les violences contre les femmes est en cours d'élaboration et doit être présentée aux autorités et aux membres de la société civile dans les semaines à venir. Les organisations tunisiennes de défense des droits des femmes, qui ont été à la tête de la lutte pour l'égalité hommes-femmes, ont participé à l'événement.

«Cette pétition fait clairement savoir aux autorités tunisiennes qu'elles doivent avant toute chose abolir les lois discriminatoires et nocives pour les femmes et les jeunes filles», a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

«Au Maroc, les hommes accusés de viol ou d'enlèvement ne peuvent plus échapper à la justice en épousant leur victime mineure ; il faut que les autorités tunisiennes suivent cette voie. Cependant, le fait d'abolir ces dispositions aux effets néfastes, bien que symbolique, ne serait qu'une goutte dans un océan s'il ne s'accompagnait pas d'une loi générale de lutte contre la violence contre les femmes accordant une place centrale aux droits des victimes.»