«Depuis 18 mois, un conflit soutenu fait rage au Yémen et a engendré de terribles souffrances. Le monde ne doit pas laisser passer cette occasion et doit s'appuyer sur cette session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour mener une enquête internationale indépendante sur les crimes de guerre et autres violations du droit international imputables à toutes les parties belligérantes. Il importe de ne pas répéter les échecs de l'an dernier. La population du Yémen ne doit pas être contrainte d'attendre encore pour obtenir justice», a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Une enquête pour établir la vérité
Dans sa déclaration d'ouverture du 13 septembre 2016, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a réaffirmé son appel en faveur d'un mécanisme international chargé d’enquêter sur les nombreux éléments pointant des violations du droit international au Yémen.
«Les États membres doivent démontrer que le Conseil des droits de l'homme n'est pas un outil politique qui se plie à la volonté des États. Les États, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, qui ont des intérêts économiques et de sécurité en Arabie saoudite, à la tête de la coalition militaire au Yémen, doivent apporter leur soutien à une enquête capable d'établir la vérité sur les allégations de violations par toutes les parties au conflit, et de garantir la justice pour les victimes et leurs familles, a déclaré Philip Luther.
La crédibilité du Conseil des droits de l'homme est en jeu
«Ils doivent avoir le courage de s'engager publiquement à prêter leur appui à une enquête internationale. Dans le cas contraire, la crédibilité du Conseil des droits de l'homme s’en trouverait affaiblie, tout comme l'appel du haut-commissaire. En outre, cela reviendrait à dire que le monde ferme les yeux sur la souffrance des civils au Yémen.»