Une mosquée détruite par les bombardements dans un quartier de la ville de Taiz, août 2018. © Anasalhadj / shutterstock.com
Une mosquée détruite par les bombardements dans un quartier de la ville de Taiz, août 2018. © Anasalhadj / shutterstock.com

Yémen Quatre ans de conflit et pas d'issue en vue

Communiqué de presse publié le 22 mars 2019, Londres - Genève. Contact du service de presse
Toutes les parties au conflit au Yémen continuent d’infliger des souffrances inimaginables à la population civile, déclare Amnesty International à l’occasion du quatrième anniversaire du début du conflit qui ravage le pays. L’organisation demande une fois de plus qu’il soit mis un terme à toute exportation d’armes aux parties au conflit.

Depuis le début des bombardements du Yémen par la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en 2015, Amnesty International a recueilli des informations sur l’éventail terrifiant de crimes de droit international perpétrés par toutes les parties au conflit, tant les forces du gouvernement yéménite, que celles de la coalition et ses alliés, ou encore les forces des Houthis et leurs alliés.

«Après quatre ans d’effusions de sang dans le pays le plus pauvre du monde arabe, les Yéménites ne peuvent plus supporter les conséquences humanitaires catastrophiques de la guerre. La communauté internationale doit redoubler d’efforts en vue de faire en sorte de protéger les civils, de lever les obstacles à l’aide humanitaire et les restrictions arbitraires des importations de biens de première nécessité, et de mettre fin à l’impunité pour les crimes de guerre et les autres atteintes», a déclaré Reto Rufer, responsable de campagne pour le Moyen-Orient à Amnesty International Suisse.

Crimes de guerre

«Trop c’est trop. Le nombre de victimes au Yémen explose et la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour. Ces violences dévastatrices doivent cesser et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes» Reto Rufer, responsable de campagne pour le Moyen-Orient à Amnesty International Suisse

L’organisation a recueilli des informations sur les atteintes commises par toutes les parties au conflit ces quatre dernières années, notamment des attaques aveugles, des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, des violences sexuelles et l’imposition de restrictions à l’importation et au mouvement de biens de première nécessité et de l’aide humanitaire. Certains de ces agissements constituent des crimes de guerre.

«Trop c’est trop. Le nombre de victimes au Yémen explose et la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour. Ces violences dévastatrices doivent cesser et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes», a rappelé Reto Rufer.

Des armes fournies par plusieurs pays occidentaux

Plusieurs États occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, continuent de fournir des armes aux membres de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en dépit des éléments accablants prouvant que ces armes ont été utilisées pour commettre des crimes de guerre. La Suisse, comme les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark et la Finlande, a certes suspendu les livraisons d'armes à l'Arabie saoudite. Ces dernières années, cependant, les Émirats arabes unis ont continué d’acheter des armes suisses, et le constructeur d'avions Pilatus n'a pas mis fin à des contrats de services extrêmement problématiques avec les forces aériennes saoudiennes et des Émirats arabes unis, malgré une enquête en cours du DFAE.

Pour en savoir plus:

Résultats d’enquêtes d’Amnesty, faits et chiffres.