Que ce soit en Ukraine, au Proche-Orient ou dans d'autres régions du globe, l'année qui s'achève a été riche en événements tragiques. Mais également en avancées et en succès, qui prouvent que le travail d'Amnesty est suivi d'effet et nous encourage à poursuivre nos efforts. Vous trouverez ici une sélection des bonnes nouvelles qui ont illuminé cette année 2023.
Vous pouvez également en trouver d'autre dans nos Good News, ainsi que dans le magazine AMNESTY qui paraît quatre fois par an.
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Évolutions de la législation
ÉTATS-UNIS
Amnesty International États-Unis a travaillé d’arrache-pied pour mettre fin à la violence par arme à feu dans le pays. En Illinois et au Michigan, l’organisation a participé aux initiatives qui ont contribué à l’adoption de plusieurs lois relatives à la sûreté de ces armes. L’Illinois est désormais le neuvième État du pays à interdire les fusils d’assaut et le Michigan a instauré la vérification systématique des antécédents pour tous les achats d’armes à feu. En septembre, le président Joe Biden a annoncé la création du Bureau de la Maison-Blanche pour la prévention de la violence par arme à feu, qu’Amnesty International États-Unis appelle de ses vœux depuis 2018.
ARGENTINE
En Argentine, le Congrès a approuvé la Loi Olimpia, qui vise à prévenir les violences fondées sur le genre en ligne et à amener les responsables à rendre des comptes. Amnesty International Argentine demandait l’adoption de cette loi depuis plusieurs années, après avoir publié des rapports révélant qu’une femme sur trois en Argentine a subi des violences en ligne. La nouvelle loi adoptée en octobre porte le nom d’Olimpia Coral Melo, une militante qui fait campagne pour des espaces numériques sans violence pour les femmes et les filles. «Je suis une victime de violences sexuelles. J’étais au bord du suicide. Je me sentais coupable, mais ma mère m’a soutenue», a-t-elle déclaré à Amnesty International Argentine.
UNION EUROPÉENNE
Le 26 mai, les États membres de l’UE ont adopté la Convention de Ljubljana-La Haye pour la coopération internationale en matière d’enquête et de poursuite du crime de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et autres crimes internationaux, un traité décisif. L’adoption de ce traité est une grande victoire pour les droits humains et pour Amnesty International, qui a contribué à son élaboration depuis que le projet a été lancé il y a 10 ans. Le texte comprend plusieurs éléments que l’organisation avait demandés, notamment l’extension de la compétence des États pour le crime de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre ; l’intégration de la torture et de la disparition forcée parmi les crimes couverts par le traité ; l’imprescriptibilité ; une section relative aux droits des victimes comportant une définition progressiste du statut de victime ; le refus de l’entraide judiciaire ou des extraditions s’il existe des motifs sérieux de croire qu’une demande a été présentée en vue de poursuivre ou de punir une personne en raison de son orientation sexuelle ; et une disposition large et innovante mentionnant le principe de « non-refoulement ».
Après une décennie de campagne menée par Amnesty International et ses alliés, le 14 décembre, l’Union européenne est parvenue à un accord sur la Directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, texte novateur qui exige des entreprises opérant dans les pays de l’UE qu’elles remédient aux atteintes aux droits humains et aux dommages environnementaux liés à leurs activités. La législation ne va pas aussi loin que le demandait Amnesty dans certains domaines, mais constitue néanmoins une avancée importante pour la responsabilisation des entreprises et offrira une nouvelle voie de recours aux personnes touchées par les violations des droits humains commises par des entreprises dans le monde entier.
SUISSE / UNION EUROPÉENNE
Le 14 décembre, l'UE est parvenue à un accord sur le projet de directive européenne relative au devoir de diligence des entreprises –une législation révolutionnaire qui oblige les entreprises actives dans l'UE à se préoccuper des droits humains et des dommages environnementaux liés à leurs activités. La Suisse doit maintenant agir : Notre pays a lui aussi besoin d'une loi efficace sur la responsabilité des entreprises, afin que les raffineries d'or ou les groupes actifs dans le l'extraction et le négoce de matières premières problématiques comme Glencore respectent les droits humains et de l'environnement et soient tenus de répondre des dommages causés.
Justice et obligation de rendre des comptes
CHILI
Le 24 février, un tribunal chilien a ordonné la réouverture de l’enquête sur les violations des droits humains commises contre Moisés Órdenes, qui a été agressé par un groupe de Carabineros alors qu’il manifestait pacifiquement en octobre 2019. En décembre 2022, le parquet avait décidé de clôturer l’enquête sur sept des 13 fonctionnaires inculpés pour cette attaque, mais la famille et les avocats de Moisés Órdenes estimaient que l’enquête était loin d’être complète. Grâce aux appels d’Amnesty International, ces sept policiers sont de nouveau visés par les investigations.
ARGENTINE
En 2020, Blas Correas, un adolescent vivant à Cordoba, en Argentine, a été abattu par la police alors qu’il se trouvait dans une voiture. Amnesty International a soutenu sa famille pendant trois ans pour que la justice soit rendue. À l’issue de leur procès qui s’est déroulé en début d’année, deux policiers ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Les autres agents jugés avec eux ont été condamnés à quatre ans d’emprisonnement, sauf deux d’entre eux qui ont été acquittés. Le tribunal a estimé qu’il s’agissait d’un cas de violence institutionnelle et a repris les recommandations d’Amnesty International appelant à une meilleure formation des forces de sécurité.
SOUDAN
En octobre, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution instaurant une mission internationale d’établissement des faits indépendante pour le Soudan. Elle est chargée d’enquêter et d’établir les faits, les circonstances et les causes profondes de toutes les violations présumées des droits humains et du droit international humanitaire, y compris commises à l’encontre des personnes réfugiées, ainsi que des crimes connexes dans le contexte du conflit armé actuel.
SYRIE
L’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) a créé une institution internationale indépendante chargée de faire la lumière sur le sort des dizaines de milliers de personnes portées disparues ou soumises à une disparition forcée en Syrie. Elle offrira une voie unique pour enregistrer les cas et permettra aux familles d’obtenir les réponses tant attendues sur le sort de leurs proches. Amnesty International a soutenu les familles et victimes syriennes qui ont joué un rôle moteur dans la création de cet organe, en facilitant leurs rencontres avec les États membres afin de les convaincre d’appuyer la création de l’institution.
SLOVAQUIE
En avril, la Commission européenne a décidé de saisir la Cour de justice de l’UE d’un recours contre la Slovaquie au motif qu’elle n’avait pas résolu efficacement le problème de la ségrégation des enfants roms dans l’éducation, en violation de la directive européenne pour l’égalité raciale. C’est la première fois que la Commission prend une telle mesure à l’encontre d’un pays pour infraction à cette directive qui vise à garantir l’égalité de traitement sans distinction de race ou d’origine ethnique dans l’accès à l’ensemble des biens et services.
Pour Amnesty International, qui a mené des recherches aux côtés du Centre européen pour les droits des Roms et dénonce depuis plusieurs années la ségrégation au sein du système scolaire du pays, il s’agit d’une grande victoire.
Peine de mort
MALAISIE
Des mesures positives ont été prises avec la Loi de 2023 portant abolition de l’application obligatoire de la peine de mort et la Loi de 2023 relative à la révision des condamnations à la peine de mort et à la réclusion à perpétuité (compétence temporaire de la Cour fédérale), qui ont été publiées au Journal officiel de la Malaisie le 16 juin. La première est entrée en vigueur le 4 juillet.
Dès que le ministre de la Justice aura annoncé une date d’entrée en vigueur de la loi sur la révision des condamnations, les personnes sous le coup d’une peine de mort pourront demander un réexamen de leur condamnation automatique. Outre l’abrogation de l’application obligatoire de la peine de mort et l’instauration d’une marge de manœuvre en matière de condamnation pour toutes les peines concernées, la peine de mort a été abolie totalement pour sept infractions. Amnesty International demande l’abolition de la peine de mort partout dans le monde depuis plus de 45 ans et ces nouvelles lois constituent une avancée majeure vers l’abolition totale en Malaisie.
GHANA
Le 25 juillet, le Parlement du Ghana a voté en faveur de la suppression des dispositions prévoyant la peine de mort dans la Loi de 1960 relative aux infractions pénales et la Loi de 1962 relative aux forces armées, rendant le pays abolitionniste dans la pratique. Grâce à ces mesures, le Ghana a fait un grand pas en avant vers l’abolition de la peine de mort.
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Technologie
INTERNATIONAL
En mars, le Security Lab d’Amnesty International a mis en évidence une campagne élaborée de piratage informatique orchestrée par une société mercenaire de cybersurveillance et visant les systèmes d’exploitation Android de Google ainsi que les iPhone. Ses conclusions ont été communiquées au groupe d’analyse des menaces de Google, qui travaille sur la lutte contre les cyberattaques soutenues par des gouvernements, et à Apple. Google et les autres fournisseurs touchés, notamment Samsung, ont pu éditer des mises à jour de sécurité pour protéger des milliards d’utilisateurs et d’utilisatrices d’Android, de Chrome et de Linux des techniques d’exploitation de faille utilisées pour cette attaque, tandis qu’Apple a publié un correctif de sécurité.
SURVEILLANCE
L’équipe Technologies de surveillance d’Amnesty International Tech a collaboré avec le réseau médiatique European Investigative Collaborations (EIC) et publié deux rapports exposant la prolifération mondiale des technologies de surveillance et l’incapacité des gouvernements et de l’UE à réglementer dûment ce secteur. L’enquête sur les Predator Files a mis en lumière l’alliance Intellexa et ses produits de surveillance, notamment son logiciel espion très intrusif Predator.
Depuis sa publication, des experts de l’ONU et des députés européens ont réitéré les appels d’Amnesty International en faveur de compléments d’enquête, de contrôles plus stricts des exportations et d’une interdiction mondiale des logiciels espions hautement intrusifs. Les gouvernements nationaux ont pris des mesures afin d’enquêter sur Intellexa et d’établir des règlementations plus strictes sur l’utilisation et la prolifération des logiciels espions, tandis que les députés de l’UE ont adopté une résolution critiquant l’absence de suivi des propositions du Parlement visant à limiter les abus de ces logiciels.
CORÉE DU SUD
Après neuf années de procédure, la Cour suprême de Corée du Sud a statué que Google devait révéler si des informations personnelles telles que les adresses électroniques de militant·e·s des droits humains coréens, notamment de membres d’Amnesty International Corée, étaient fournies par ses soins à des agences de renseignement américaines. L’arrêt de la Cour suprême rend les multinationales comme Google responsables du droit au respect de la vie privée de leurs utilisateurs et utilisatrices.
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Droits des personnes LGBTQIA+
IRAN
La militante iranienne Zahra Sedighi-Hamadani a été condamnée à mort en 2022 pour avoir défendu les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Amnesty International et ses soutiens ont appelé les autorités iraniennes à la remettre en liberté, et elle a finalement été libérée après avoir passé plus d’un an derrière les barreaux.
TAIWAN
Les autorités taiwanaises ont réalisé une grande avancée pour les droits des personnes LGTBI en annonçant des mesures pour permettre les mariages entre deux personnes du même sexe dont l’une est taiwanaise et l’autre ressortissante d’un pays qui n’a pas encore légalisé ce type d’unions. Taiwan a également autorisé l’adoption conjointe d’un enfant par les couples homosexuels mariés. Amnesty International Taiwan a travaillé en étroite collaboration avec des organisations locales pour faire campagne en faveur de l’amélioration des droits des personnes LGBTI.
AUSTRALIE
En juin, le Parlement du Queensland a adopté de nouvelles lois supprimant les obstacles à la modification des actes de naissance. Les personnes transgenres, non binaires et de genre variant ne sont désormais plus obligées de subir des opérations chirurgicales invasives de « réassignation sexuelle » avant de pouvoir faire corriger leurs documents mentionnant leur identité de genre. C’est une formidable nouvelle pour le réseau Queensland LGBTQIA+ d’Amnesty International Australie, qui travaille en partenariat étroit avec d’autres organisations locales dans la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+.
CHINE
Le Tribunal suprême de Hong Kong a accordé une victoire en demi-teinte au défenseur des droits des LGBTQIA+ Jimmy Sham, qui demande depuis 2018 la reconnaissance de son mariage homosexuel célébré à l’étranger. Cette décision, qui fait suite à une campagne d’Amnesty International, est une avancée importante et un moment d’espoir pour la communauté LGBTQIA+ de Hong Kong, qui s’est longtemps vu refuser l’égalité des droits en raison des lois obsolètes et discriminatoires de la ville.
Plus d'infos sur les droits LGBTQIA+
Droits des femmes
SUISSE
Le Conseil national suisse a modifié la législation existante pour reconnaître dans la loi que « tout rapport sexuel contre la volonté d’une autre personne » est un viol, ce qui constitue une victoire historique pour les droits humains.
Cette modification marque la fin d’une définition dépassée du viol qui nécessitait le recours à la force physique, aux menaces ou à la contrainte et ne considérait que les femmes comme victimes. La loi reconnaît désormais que tout rapport sexuel non consenti est un viol. En coopération étroite avec des militant·e·s et des spécialistes des questions de genre, Amnesty International a œuvré sans relâche pour obtenir ce changement législatif. C’est une victoire cruciale pour toutes les victimes de violence sexuelle en Suisse, ainsi qu’une étape importante dans le combat contre le fléau des violences sexuelles dans le pays et pour l’amélioration de l’accès des victimes à la justice.
EUROPE
Le 1er juin, après des années de négociations et de travail de plaidoyer menés par Amnesty International, des partenaires de la société civile et des militant·e·s, le Conseil de l’Union européenne a approuvé l’adhésion de l’UE à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul). Cette décision marque un moment historique dans la lutte contre les violences liées au genre au sein de l’UE.
LETTONIE
En novembre, la Lettonie a ratifié la Convention d’Istanbul, traité international visant à prévenir et à combattre les violences de toute nature à l’égard des femmes et des filles – l’aboutissement d’années de campagne menées par Amnesty International.
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Justice climatique
AUSTRALIE
À la suite du travail incessant de plaidoyer mené par des étudiant·e·s de la région Pacifique, soutenus par des milliers de militant·e·s d’Amnesty International, l’Australie est devenue l’un des 132 pays qui soutiennent l’initiative du Vanuatu visant à porter le sujet du changement climatique devant la Cour internationale de justice (CIJ). D’autres sections d’Amnesty International et d’autres organisations de la société civile ont également œuvré sans relâche pour obtenir l’engagement du gouvernement australien sur cette initiative cruciale. Il s’agit d’un moment historique dans la lutte pour la justice climatique, car cela signifie que la CIJ rendra un avis quant à l’obligation des États de protéger les droits fondamentaux des générations actuelles et futures face aux effets du changement climatique.
SUISSE
Lors de la votation du 18 juin, 59,1 % des électeur·ice·x·s se sont clairement prononcé·e·x·s pour que la Suisse réduise ses émissions de gaz à effet de serre à zéro net d'ici 2050. Pour donner plus de poids à cette demande, des dizaines de milliers de personnes ont participé à la manifestation pour le climat du 30 septembre à Berne. Amnesty Suisse était également de la partie: avec 140 organisations, elle a appelé à aller de l'avant dans la protection du climat, car le changement climatique viole gravement plusieurs droits humains.
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Libérations
ÉTATS-UNIS
Majid Khan, Ahmed Rahim Rabbani, Abdul Rahim Rabbani, Ghassan al Sharbi et Said Bakush ont été libérés du centre de détention de Guantánamo Bay entre février et avril, après avoir été détenus arbitrairement pendant plusieurs années.
«Quand vous savez qu’il y a quelqu’un qui se bat pour vous, cela vous aide à vous sentir humain.»
Mansoor Adayfi, ancien détenu à Guantánamo
En juin, l’ancien détenu Mansoor Adayfi, libéré et envoyé en Serbie en 2016, a pu voyager pour la première fois depuis 21 ans afin de prendre la parole lors d’un débat en Norvège après qu’Amnesty International l’a aidé à obtenir un passeport auprès des autorités du Yémen, son pays d’origine.
« J’aimerais remercier Amnesty International pour tous ses efforts en faveur des anciens détenus de Guantánamo et au nom de l’humanité, car cette organisation est aux avant-postes de la lutte contre la torture, contre l’oppression et contre l’injustice à travers le monde, a-t-il déclaré. C’est à Guantánamo que j’ai entendu parler d’Amnesty International pour la première fois, lorsque les avocats nous ont apporté des rapports et des lettres. Quand vous savez qu’il y a quelqu’un qui est là pour vous, qui se bat pour vous, qui demande votre libération, cela vous aide à vous sentir humain. Cela vous donne de l’espoir. »
TURQUIE
Les quatre défenseur·e·s des droits humains dans l’affaire Buyukada – Taner Kılıç, İdil Eser, Özlem Dalkıran et Günal Kurşun, condamnés en juillet 2020 pour des accusations infondées – ont finalement été acquittés. Leur libération intervient six ans après l’arrestation initiale de Taner Kılıç.
Tous les quatre ont exprimé leur gratitude à Amnesty International : « Depuis six ans, nous avons vu les rouages de l’injustice à l’œuvre, alors que les tribunaux successifs ont accepté comme des faits avérés les accusations sans fondement portées contre ces quatre courageux défenseur·e·s des droits humains. Ce jugement révèle le véritable objectif de ces poursuites à caractère politique : se servir des tribunaux comme d’une arme pour faire taire les voix critiques. » En juillet, le parquet a fait appel de l’acquittement de Taner Kılıç ; de leur côté, Taner Kılıç, İdil Eser et Özlem Dalkıran ont fait appel du motif de leur acquittement (absence de preuves). Ces recours sont toujours en attente d’examen.
CHINE
Le citoyen taïwanais Morrison Lee a enfin pu rentrer chez lui après avoir été accusé à tort de crimes mettant en péril la sécurité nationale de la Chine. Durant cette épreuve, il a été contraint de passer aux aveux à la télévision, une pratique courante dont se sert le gouvernement chinois pour réprimer les militant·e·s et les défenseur·e·s des droits humains. Amnesty International Taïwan a fait campagne en faveur de sa libération.
ZIMBABWE
En juillet, Joanah Mamombe et Cecillia Chimbiri ont été acquittées de l’une des accusations pesant sur elles ; elles avaient été arrêtées en 2020 pour avoir dirigé une manifestation antigouvernementale. Ce fut un grand pas en avant pour toutes les deux, qui leur a permis de commencer à se remettre de leur calvaire. Dans le cadre de la campagne d’Amnesty Marathon des lettres 2022, nos sympathisant·e·s ont agi en leur faveur et Amnesty International Zimbabwe les a soutenues tout au long de leur procès.
RWANDA
Elias Bizimungu, 33 ans, journaliste et membre du mouvement de jeunes LUCHA, a été arrêté à un poste de contrôle de l’armée et placé en garde à vue au début d’une mobilisation pacifique de deux jours contre le soutien du Rwanda au groupe rebelle M23. Lorsqu’il a été jugé et condamné par un tribunal militaire, Amnesty International a lancé une campagne réclamant sa libération. Un tribunal civil l’a enfin acquitté et libéré en juin.
ANGOLA
Tanaice Neutro, musicien et militant angolais qui utilise ses chansons pour protester, a été arrêté en janvier 2022. Alors qu’il était emprisonné injustement depuis un an, Amnesty International a mobilisé des soutiens, fait connaître son cas et lancé une campagne en sa faveur. Les efforts de nos sympathisant·e·s ont été récompensés par sa libération en juin.
« Ce qui m’impressionne le plus est de savoir que pour soutenir quelqu’un et montrer de la solidarité, il n’y a pas besoin de connaître cette personne, son histoire suffit, a déclaré son épouse, Teresa. Vous ne connaissiez pas mon mari personnellement et pourtant vous le soutenez. »
Tanaice Neutro a déclaré : « Je n’arrive toujours pas à croire que la plus grande organisation de défense des droits humains au monde a décidé de s’occuper de mon cas. Je suis reconnaissant de tout le soutien qu’Amnesty International a apporté à ma famille et moi. »
YÉMEN
Les journalistes yéménites Mohammed al Salahi et Mohammed al Junaid ont été libérés du centre de détention des Services de sécurité et de renseignement dirigé par les Houthis dans la ville de Hodeidah, au Yémen, après avoir passé presque cinq années en détention. Pendant cette période, ils ont été soumis à une série de violations flagrantes des droits humains, notamment une disparition forcée, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, et ont été privés du droit de consulter leur avocat. Amnesty International milite pour leur libération depuis 2018.
Action de solidarité pour Mohamed Baker dans le cadre du Marathon des lettres 2021
ÉGYPTE
Le défenseur des droits humains Mohamed Baker a été libéré à la faveur d’une grâce présidentielle après quatre ans en détention arbitraire uniquement en raison de son travail crucial en faveur des droits humains.
AFGHANISTAN
La militante afghane pour l’éducation Matiullah Wesa a été remise en liberté le 26 octobre, après près de sept mois passés en prison pour avoir prôné le droit à l’éducation des filles et avoir critiqué la politique des talibans qui interdit aux filles de poursuivre leur scolarité en secondaire. Amnesty International a publié une Action urgente et fait campagne jusqu’à ce qu’elle soit libérée.
PAKISTAN
Après une descente illégale à son domicile, Mahal Baloch a été placée en détention avec ses enfants en bas âge et d’autres membres de sa famille en février. Ses proches ont été libérés le lendemain, mais elle est restée détenue sans inculpation jusqu’à sa libération sous caution en mai. La police a affirmé que Mahal Baloch faisait partie d’un groupe armé séparatiste qui avait commis des attentats-suicides et qu’elle avait fait des « aveux ». Au cours de sa détention, elle a été la cible d’une campagne de dénigrement et a dû accorder plusieurs interviews à la télévision contre son gré.
Amnesty International est intervenue rapidement en diffusant une action urgente en sa faveur. Elle a été libérée sous caution trois mois après son arrestation.
Vidéo tirée de la campagne pour Yasaman Aryani en 2019
IRAN
En février, Yasaman Aryani et Monireh Arabshahi ont été libérées après avoir purgé quatre années de prison sur une peine de 16 ans. Elles étaient emprisonnées arbitrairement depuis 2019 pour avoir protesté contre les lois discriminatoires du pays rendant le port du voile obligatoire. Amnesty International a lancé une action urgente pour demander la libération immédiate de Yasaman et Monireh.
À l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante, les manifestants Arshia Takdastan, Mehdi Mohammadifard et Javad Rouhi ont été condamnés à mort pour avoir osé parler de Mahsa Amini, morte en détention à l’âge de 22 ans. Amnesty International est intervenue rapidement en diffusant une action urgente appelant à l’annulation des peines capitales prononcées contre eux. En mai, la Cour suprême a annulé leurs déclarations de culpabilité et leurs condamnations à mort. Plus tard dans le même mois, l’avocat d’Arshia Takdastan a annoncé sur Twitter qu’il avait été libéré sous caution.
«Maintenant tout cela est derrière moi. Ce qui reste, ce sont toutes ces marques d’amitié et d’engagement, ces mobilisations de mes proches et d’inconnus.»
Fariba Adelkhah, universitaire franco-iranienne
L’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah a été arrêtée en juin 2019 en Iran. Grâce aux appels lancés par Amnesty International, elle a été remise en liberté et a pu rentrer en France en octobre. Elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour « mise en danger de la sécurité nationale », une accusation qu’elle a toujours niée. Lors de sa libération, Fariba a remercié Amnesty International : «Maintenant tout cela est derrière moi. Ce qui reste, ce sont toutes ces marques d’amitié et d’engagement, ces mobilisations de mes proches et d’inconnus.»
et enfin...
DROITS DES PERSONNES HANIDICAPÉES
En Suisse, une initiative a été lancée pour l'égalité effective des personnes handicapées. L'«initiative pour l'inclusion» est soutenue par Amnesty Suisse. Car les droits des personnes handicapées sont des droits humains, mais ils ne sont pas encore suffisamment appliqués en Suisse. Fin novembre, plus de 80 000 signatures avaient déjà été récoltées –un succès extrêmement positif ! Pour atteindre le plus rapidement possible l'objectif des 100 000 signatures valables en Suisse, nous devons tous continuer à nous engager : participez et signez dès aujourd'hui et collectez des signatures –en famille, avec vos amis, dans la rue et/ou distribuez des feuilles de signatures et des cartes !