Cette Assemblée mondiale a été particulière à plusieurs titres. Tout d’abord, parce qu’il s’agissait de la toute première réunion internationale après la réforme de notre gouvernance (l’Assemblée mondiale remplace donc l’ancien Conseil international), mais aussi parce que c’était le moment de prendre congé de notre Secrétaire général Salil Shetty et d’accueillir celui qui va lui succéder, Kumi Naidoo. Des délégations réduites pour une réunion à la durée également réduite (3 jours au lieu de 5), qui a donc été particulièrement intense. Par ailleurs, c’était aussi la première fois que nous utilisions le système de vote «une entité, un vote», mais il faut reconnaître que cela n’a pas eu d’influence majeure sur le résultat des décisions prises.
Taille des délégation réduite
La taille des délégations a été divisée par deux en comparaison avec les réunions du Conseil international. La délégation suisse était donc composée de 3 représentant·e·s : Pierre-Antoine Schorderet, président de notre Comité exécutif et représentant permanent au sein de l’Assemblée mondiale, Stefanie Rinaldi, vice-présidente, et Manon Schick, directrice de la Section suisse.
La situation des droits humains en Pologne n’était pas le sujet principal de notre réunion, mais ce thème a bien évidemment accompagné nos réflexions stratégiques sur le danger que représentent le populisme et les attaques contre nos droits fondamentaux. Kumi Naidoo a rencontré la présidente de la Cour suprême polonaise, Salil Shetty a pris la parole devant des milliers de personnes qui manifestaient en faveur de l’indépendance de la justice en Pologne, et nous avons eu l’occasion d’écouter l’une des militantes polonaises à la tête du mouvement en faveur du droit à l’accès à l’interruption de grossesse.
Droit à l'interruption de grossesse
L’avortement était d’ailleurs l’un des sujets de discussion lors de cette Assemblée mondiale. La politique actuelle d’Amnesty International, adoptée il y a plus de dix ans, est très restrictive et ne correspond pas aux derniers développements en matière de droit international. Elle ne permet donc pas à notre mouvement de nous engager aux côtés des femmes qui se battent pour leurs droits en matière de sexualité et de procéation. Une motion du Bureau exécutif international proposait donc de réviser notre politique, sur la base de principes plus progressistes. Elle a été acceptée à une très large majorité, ce qui permettra de développer d’ici l’année prochaine une nouvelle politique dans ce domaine.
Hommages
Nous avons bien sûr rendu hommage à Gaëtan Mootoo, notre collègue qui nous a quittés il y a un mois, et évoqué à de nombreuses reprises Taner Kiliç, le président honoraire de notre Section turque, qui est toujours détenu. Kumi Naidoo nous l’a rappelé : il est essentiel de poursuivre la mobilisation et d’obtenir rapidement sa libération.