Depuis le début de la guerre en Ukraine, Amnesty documente les attaques aveugles et les méthodes d’assiègement contre des zones et infrastructures civiles, l’utilisation d’armes frappant sans discrimination, par exemple les munitions à fragmentation et les lance-roquettes multiples, et le recours à la torture ainsi que des exécutions extrajudiciaires.
«La Suisse doit soutenir l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) pour établir les responsabilités et poursuivre les violations du droit international humanitaire et les crimes de guerre, tout en se donnant les moyens d’appliquer le principe de compétence universelle sur son territoire », est-il écrit dans la résolution adoptée par les militant·e·x·s d’Amnesty Suisse. « Les efforts pour poursuivre les crimes commis en Ukraine doivent se faire de pair avec le renforcement des moyens consacrés aux procédures pénales concernant d’autres zones de conflits», précise Alexandra Karle, directrice d’Amnesty International Suisse.
«Par ailleurs, les conditions généreuses adoptées pour accueillir les réfugié·e·x·s en provenance d'Ukraine doivent être maintenues et élargies à d’autres groupes de personnes qui cherchent protection en Suisse, y compris les oppossant·e·x·s et défenseur·e·x·s des droits humains russes et biélorusses», déclare Alexandra Karle.
Un droit pénal en matière sexuelle basé sur le consentement
Un récent sondage représentatif de l’institut gfs.bern a montré qu'une grande partie de la population perçoit les violences sexuelles comme un phénomène répandu et attend des solutions au niveau politique et juridique. Amnesty considère que la solution du consentement « Seul un oui est un oui » doit être inscrite dans le droit pénal en matière sexuelle parce qu’elle protège le mieux les personnes exposées aux violences sexuelles.
«La proportion importante de personnes qui s’expriment en faveur de l'inscription du consentement dans la loi est un argument de taille pour réformer en profondeur le cadre légal», estime encore Alexandra Karle. »
Le Conseil des États débattra d'un nouveau droit pénal en matière sexuelle lors de la session d'été. Il se prononcera sur deux variantes de réforme. Avec la seconde résolution adoptée lors de son Assemblée générale, Amnesty Suisse s’engage pour que le Conseil fédéral et le Parlement saisissent une occasion unique de protéger l'autodétermination sexuelle et de se ranger derrière la protection des victimes de violences sexuelles en adoptant sans réserve la solution «Seul un oui est un oui».
Conférence annuelle d’Amnesty Suisse
Le conflit en Ukraine et la réforme du droit pénal sexuel seront au cœur de la Conférence annuelle de la Section suisse qui se tiendra à l’EventFabrik à Berne le samedi 14 avril. Plusieurs expert·e·x·s y aborderont ces thématiques lors d’une scène ouverte. Iels seront disponibles pour des interviews dès 12h00 à l’issue des discussions.