L’Argentine fait enfin face à une période sombre de son histoire: la Cour suprême a décidé d’abroger les lois d’amnistie adoptées sous les régimes militaires argentins de 1976 à 1983. Ces gouvernements autoritaires avaient institutionnalisé l’impunité des responsables d’enlèvements, de tortures et d’exécutions violant les droits humains. Selon un rapport officiel datant de 1984, il a été recensé plus de 8960 cas de «disparitions». D’autres sources évaluent à 30’000 le nombre de victimes. En outre, l’ouverture des archives des forces armées décrétée par la ministre de la Défense fera avancer les enquêtes: elle facilitera les démarches pour déterminer ce qu’il est advenu des personnes «disparues». Cependant, cette décision masque une autre réalité. En effet, une nouvelle vague de menaces et de terreur est perpétrée à l’encontre d’avocat-e-s,de juges,des familles de victimes et des médias militant contre l’impunité des responsables. Elles se sont même intensifiées après une nouvelle «disparition», celle de Julio López, témoin d’un cas mettant en cause Miguel Etchecolatz, ancien directeur des investigations au sein de la police de Buenos Aires. Miguel Etchecolatz a tout récemment été condamné à l’emprisonnement à vie pour avoir kidnappé, torturé et tué bon nombre de gens sous ces régimes militaires. Les autorités argentines se doivent de garantir une sécurité optimale à toutes les personnes qui jouent un rôle public dans ces procès.
MAGAZINE AMNESTY Argentine Entre ombre et lumière
Article paru dans le magazine AMNESTY, n°48, publié par la Section suisse d’Amnesty International, février 2007.
L’Argentine fait enfin face à une période sombre de son histoire: la Cour suprême a décidé d’abroger les lois d’amnistie adoptées sous les régimes militaires argentins de 1976 à 1983.