En matière des droits humains, Marta Fotsch est une militante de la première heure. Toujours avec un sourire plein d’espoir, elle travaille sur la Colombie depuis 1988. Bénévolement.
Quand on lui demande l’intérêt qu’elle trouve à consacrer toute sa vie à un travail non rémunéré, Marta répond tout simplement: «Je reçois beaucoup des Colombiens. Pour être experte, il faut bien s’informer, lire, parler la langue des gens avec qui on travaille. C’est grâce aux Sud- Américains que j’ai appris l’espagnol, que je parle couramment aujourd’hui», confie notre interlocutrice, qui n’a jamais cessé de se battre aux côtés des défenseurs et des défenseuses des droits humains d’Amérique du Sud.
Nombreux voyages
Marta Fotsch a déjà effectué de nombreux voyages en Argentine, en Uruguay, en Equateur et en Colombie. Dans ce dernier pays, l’experte reconnaît que la situation des droits humains est très critique. «Les habitants souffrent d’un conflit armé interne vieux de plus de quarante ans. Sur le front, il y a les guérillas et les forces armées qui collaborent avec leurs alliés paramilitaires. Cela génère un contexte de répression et de stigmatisation des communautés, accusées systématiquement d’être des sympathisants de l’autre camp. Dès lors, mon souhait est de tenter de mettre fin au harcèlement dont font l’objet les défenseurs des droits humains et les leaders sociaux», explique celle qui déplore les menaces et les manoeuvres d’intimidation qui sont devenues le lot quotidien de celles et ceux qui s’inscrivent en faux contre la guerre.
«Mon objectif est de juguler toutes les formes d’accusations pénales fallacieuses, les poursuites judiciaires, les campagnes de dénigrement et les opérations de surveillance auxquelles font face les militants des droits humains», souligne Marta Fotsch.
Ne pas céder au désespoir
Comment l’idée de défendre les droits humains a-t-elle germé en elle ? Marta Fotsch dit avoir regardé une fois un film sur Auschwitz. «Tout de suite après, j’ai voulu faire quelque chose», se rappellet- elle, en précisant s’être inspirée de personnalités célèbres dans l’histoire de la lutte pour la dignité humaine, comme le Mahatma Gandhi.
S’il lui arrive d’être découragée par ce qui se passe en Colombie, la militante refuse de céder au désespoir. «Parfois, j’ai des doutes sur le travail de défense des droits humains en Colombie, en Amérique latine et ailleurs dans le monde. Mais je me ressaisis tout de suite pour ne pas donner raison à ceux qui persécutent les acteurs des droits humains», confie-t-elle avant de faire remarquer que, même en Suisse, le respect des droits humains n’est jamais une garantie absolue. «C’est une lutte permanente», conclut-elle, avant de relever qu’elle s’y impliquera jusqu’à la mort.