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Ces violences font suite au meurtre de deux ouvriers ouïghours par des Hans, l’ethnie dominante de la Chine, dans une usine du Guangdong au Sud du pays. Excédé∙e∙s, les Ouïghour∙e∙s d’Urumqui, capitale de la province du Xinjiang, auraient lancé une chasse aux Hans, qui auraient répliqué. La suite en a été une vive tension qui a dégénéré en une flambée de violences. Le mercredi 8 juillet 2009, le président chinois Hu Jintao a même dû quitter précipitamment le sommet du G8 en Italie pour retourner au pays.
La diaspora ouïghoure, éparpillée un peu partout dans le monde, a exprimé son mécontentement en manifestant. Ces manifestations ont été condamnées par les autorités chinoises, fidèles à leur politique de l’autruche, en restreignant drastiquement les droits et libertés des minorités ouïghoures. Depuis le 11 septembre 2001, cette ethnie minoritaire est stigmatisée sous prétexte de la lutte contre le terrorisme. Un argument confortable pour Pékin, utilisé afin de préserver ses intérêts. Le Xinjiang, comme le Tibet, reste une province humiliée et sinistrée. «L’identité ethnique des Ouïghours de la Chine est systématiquement battue en brèche par les politiques gouvernementales, notamment par celles qui limitent l’usage de la langue ouïghoure», relève Amnesty International. «De sévères restrictions à la liberté de religion sont aussi imposées. De plus, ils sont souvent victimes de discrimination à l’embauche et leurs coutumes risquent de s’effacer suite à l’afflux permanent de migrants chinois hans qui s’installent dans la région», souligne l’organisation. Les voix des organismes de défense des droits humains qui s’élèvent et enjoignent Pékin à respecter les droits des minorités et celles des autochtones réclamant l’autonomie du Xinjiang ne font que mettre les autorités chinoises sur leurs gardes. Il est dans l’intérêt de Pékin d’occulter les causes profondes des violences interethniques dont souffrent les Ouïghour∙e∙s. En effet, il est difficile de faire face aux visées politiques, culturelles et économiques sur la région: la province du Xinjiang est riche en ressources naturelles. Pékin n’a donc aucune raison d’arrêter ou de contenir la discrimination et le racisme dont les Ouïghour∙e∙s sont victimes.
Cette situation relance d’autant plus la problématique des droits et des libertés en Chine et met la communauté internationale face à ses responsabilités. L’attente se fait longue pour voir une réaction des pays occidentaux et de l’ONU afin de contraindre la Chine à renoncer à sa politique répressive et discriminatoire. Ceux qui se sont tus lors des derniers Jeux olympiques entendront-ils cette fois la voix de ces minorités?