Ce bras de fer se traduit dans la lutte contre les contrefaçons de médicaments. En l’absence de définition claire de ce qu’est un médicament contrefait, des lots de génériques destinés aux pays en développement sont régulièrement saisis par les douanes. Sans distinction entre les contrefaçons, dangereuses, et les génériques, qui contreviennent aux normes de la protection intellectuelle mais sont de véritables médicaments.
Au cœur du débat, la Suisse défend une position des plus ambiguës. Sur le plan des grands principes, la Confédération se réfère par exemple à « l’amélioration de l’accès des pays en développement à des médicaments de base à des prix abordables ». Tout autre son de cloche lorsque l’on touche aux brevets. Le Conseil fédéral a par exemple réagi à l’octroi de licences à la Thaïlande pour fabriquer des médicaments brevetés par Roche, Novartis et Sanofi-Aventis en invitant ce pays à s’approvisionner directement en médicaments originaux.
Utile pour une première approche des mécanismes internationaux, ce petit bouquin pourrait toutefois donner davantage d’exemples de répercussions concrètes des politiques à l’œuvre. A ce bémol près, il constitue un outil de réflexion et d’alerte bienvenu.
Bastien Briand, Lorenza Eder-Colli et al., Développement et santé dans les pays pauvres : le rôle des organisations internationales et la Suisse, Genève, Centrale sanitaire suisse romande (CSSR), 2010, 210 p.
Article paru dans le magazine AMNESTY, n°63, publié par la Section suisse d’Amnesty International, novembre 2010.