Véronique Eggiman
© Déo Negamiyimana
La jeune femme grandit à Bassecourt près de Delémont dans le Jura, où elle fait sa scolarité obligatoire avant d’entreprendre son apprentissage de commerce. A la fin de sa formation, elle travaille dans divers secteurs professionnels avant de se rendre compte qu’ils ne lui conviennent pas. Cela l’amène à faire du bénévolat, ce qui lui permet de rencontrer des militant·e·s d’Amnesty International en 2001. «A l’époque, j’avais vingt-cinq ans. C’est peut-être grâce à mes origines jurassiennes que j’ai trouvé la volonté de me battre pour une cause aussi juste que les droits humains!», s’exclame celle qui est aujourd’hui animatrice socioculturelle. «Amnesty International m’a immédiatement beaucoup plu, confie-telle, surtout en raison de ses campagnes permanentes de lutte contre la peine de mort. Les démarches concrètes (lettres, pétitions, stands dans la rue) m’ont donné envie de m’y associer.»
Véronique Eggimann est l’une des trois coresponsables du groupe de Nyon-La Côte, fort d’une quinzaine d’autres militant·e·s. Elle refuse toutefois d’être considérée comme la coresponsable d’une équipe qui brille par une présence sans faille sur le terrain. Elle se veut avant tout militante. «Dans le groupe, chacun a une place à prendre et des compétences à amener. C’est le partage des tâches et des responsabilités qui rend tout groupe efficace et actif.» On sait pourtant qu’elle aide le groupe à jouer un rôle important dans l’organisation de diverses manifestations qui confèrent une très grande visibilité à Amnesty dans sa région. Cet été, la jeune femme dynamique s’est engagée sans concession pour mettre en place un stand à Paléo. Le groupe de Nyon-La Côte y a fêté les cinquante ans d’Amnesty et ses trente-cinq ans de présence au festival.
D’après la militante, le maître-mot de son engagement reste le plaisir, qui se traduit notamment par sa créativité. Par de nombreux stands, slogans et décorations, cette passionnée du dessin constate que le groupe de Nyon-La Côte a réussi à rendre la population de la région attentive à la violation des droits humains.
Si elle est fière du pas significatif franchi ces dernières années, notre interlocutrice reste convaincue que nous devons rester vigilant·e·s. «Les progrès ne doivent pas nous rendre utopistes. Nous ne devons pas croire que la lutte pour les droits humains est terminée. Même en Suisse, d’ailleurs, qui n’a pas entendu qu’une partie de la population souhaite réintroduire la peine de mort dans le code pénal? Il faut consolider davantage les acquis, partout où se trouvent les sections d’Amnesty.»
A celles et ceux qui cherchent encore le bien-être personnel, Véronique Eggimann fait un clin d’oeil et partage son constat: «Militer n’est pas un don de soi. C’est une expression de la citoyenneté, c’est appartenir à un groupe qui prône une vie juste pour tous. Et c’est aussi pour moi une source d’épanouissement personnel.» Paroles d’une militante éclairée.