Depuis, tant de lignes rouges ont été franchies. Les forces gouvernementales syriennes, avec l’appui de la Russie, ont bombardé et attaqué à l’arme chimique des civils. Elles ont affamé et déplacé des populations civiles en imposant des sièges prolongés, soumis des dizaines de milliers de personnes à des disparitions forcées, à des exécutions extrajudiciaires et à la torture en détention. Des groupes armés ont de leur côté assiégé et bombardé aveuglément des zones majoritairement peuplées de civils, et se sont rendus coupables d’enlèvements, de torture et d’exécutions sommaires.
Ce n’est pas la frappe ponctuelle de Trump contre une base militaire syrienne, suite à l’attaque chimique de Damas contre Khan Cheikhoun, qui aura vocation à enrayer toutes ces horreurs. Nous consacrons le dossier de ce numéro à la Syrie. Une manière de rendre hommage à l’héroïsme de celles et ceux qui, dans ce pays, ont porté un projet de changement et qui s’ingénient à y vivre et à résister malgré tout. Une manière de rappeler l’urgence de répondre à la détresse des déplacé·e·s et des réfugié·e·s et de s’acheminer vers des pourparlers de paix qui prévoient l’obligation de rendre des comptes pour les criminels de guerre.