Roberto Petrillo n'est ni étudiant, ni gymnasien. Celui qui a fait son apprentissage dans une crèche n'était ainsi, dans un premier temps, pas certain qu’il serait autorisé à se rendre à Londres pour assister à la "Amnesty Students Conference 2018", comme représentant de la section suisse. Bonne nouvelle pour lui, il le fut. Et deuxième bonne nouvelle : l'événement, auquel ont participé des jeunes activistes de toute l'Europe l’a beaucoup enthousiasmé. Depuis février, il dirige le groupe YOUTH de Berne. « Au début, j'avais peur qu’en tant que non-gymnasien ne pas être en mesure d’occuper ce rôle », reconnaît-il. Puis, je me suis demandé si ce n'était pas moi qui avais des préjugés contre les « étudiants », en attendant d’eux un comportement élitiste. Le jeune homme de 21 ans fait attention à se remettre continuellement en question et d’essayer de toujours approcher les autres sans réserve.
« De toute manière je n'aime pas les cases, c’est la raison pour laquelle je ne me considère pas comme de gauche. Si je suis catalogué de gauche, il y a un risque que cela crée une frontière avec ceux qui ne sont pas dans la même case. Cela empêche le dialogue et favorise l'intolérance. Moi je veux pouvoir parler à tout le monde. » Roberto a grandi dans le Haslital, une région rurale de l'Oberland bernois, où beaucoup pensaient différemment. « Il est important pour moi de comprendre pourquoi et de rester ouvert aux idées différentes. »
Roberto a été et reste toujours très influencé par sa profession d'éducateur de la petite enfance. « Dans notre éducation, on nous a enseigné des principes pédagogiques selon lesquels tout être humain est fondamentalement « ok ». On apprend aux enfants à se traiter les uns et les autres d'une manière juste et non violente. Malheureusement, je remarque que les adultes se comportent mal entre eux. Ce constat me stimule : Je veux m'engager à rendre le monde meilleur, pour quand « mes enfants » seront grands ».
Comme beaucoup de ses pairs, il est aujourd'hui très préoccupé par les changements climatiques. « À la garderie, il a été frappant de constater que même les enfants de 5 ans trouvent mal de prendre l’avion. Cela m'a beaucoup impressionné et, depuis, je ne vole plus. » Le débat sur le climat a renforcé l'engagement de Roberto en faveur d'Amnesty International : « Je vois comment le changement climatique affecte les droits humains et provoque encore plus de pauvreté, de conflits et de réfugiés. J’ai peur que l'Europe soit de plus en plus isolée. Il est d'autant plus important de faire quelque chose. Je trouve formidable que ma génération soit active, au lieu de se contenter de râler. Nous, les jeunes, nous avons tellement d'énergie. Bref, un énorme potentiel! ».