Les médecins chinois·es qui ont donné l’alerte sur la maladie ont été censuré·e·s et persécuté·e·s par les autorités de leur pays. Puis, sous couvert de lutte contre la pandémie, certains États ont introduit des limitations disproportionnées des libertés politiques. Ainsi, le Parlement hongrois a pris la décision d’adopter une nouvelle loi qui permettra aux autorités de gouverner par décrets sans limitation de temps clairement établie.
Autre violation apparue à large échelle, celle de la sphère privée, avec l’utilisation par certains États d’applications de traçage non cryptées et permettant le stockage de données. Mais la crise du Covid-19 aura aussi réhabilité avec éclat les sociétés plus solidaires. Les pays où l’État-providence et un système de santé public dignes de ce nom ont été maintenus ont payé un tribut moins lourd à la pandémie, que ce soit en termes de nombre de décès ou de conséquences économiques. Et ce pourrait être ce même État-providence qui réussira le mieux à relancer l’économie tout en tenant compte des défis environnementaux. Dans cette perspective, nos gouvernements seraient bien avisés de considérer les initiatives nées pendant la crise qui, à l’instar de celle dite du 4 mai, préconisent une reprise fondée sur un projet de transition écologique et sociale accélérée.
Nadia Boehlen, rédactrice en chef