Celles et ceux qui portent un chapeau de prière ou une burqa doivent craindre d’être attaqué·e·s dans la rue. Le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), soutient une culture de l’impunité pour les auteur·e·s de crimes à l’égard des musulman·e·s et encourage la discrimination structurelle à leur encontre. Une discrimination actée par l’amendement de 2019 de la loi sur la citoyenneté et le Registre national des citoyens (NRC).
Dans le même temps, on assiste à une escalade très inquiétante des mesures prises par les autorités indiennes contre quiconque ose critiquer les lois et politiques répressives du gouvernement. Tandis que celles et ceux qui protestent contre la loi modifiant l’accès à la nationalité sont encore dans le collimateur des autorités, se déploie déjà la répression des manifestant·e·s hostiles à la réforme agricole. Museler ainsi la dissidence ne laisse que peu de place à l’exercice pacifique des droits fondamentaux, et notamment à la liberté d’expression, comme en témoigne la fermeture du bureau indien d’Amnesty.
Sans compter que la stratégie des pouvoirs publics pour lutter contre le COVID-19 s’est traduite par un confinement punitif instauré quasiment sans préavis, des atteintes massives à la vie privée et une diabolisation accrue des minorités religieuses, à commencer par la communauté musulmane.
Nadia Boehlen, rédactrice en chef