Le droit à la santé est un bien universel. Pourtant, il n’y a pas besoin d’aller très loin pour trouver des inégalités. Rien qu’en Suisse, votre prise en charge médicale pourra énormément varier selon vos papiers d’identité, votre couleur de peau, vos antécédents médicaux… ou même le genre auquel vous appartenez.
Car même si elle fait preuve de bonne volonté, la médecine traîne avec elle des années de lacunes en termes de recherche sur les corps féminins. Avec pour conséquence de longs délais ou des erreurs dans les diagnostics. Même constat pour les individus qui ne cochent pas la case caucasienne : les biais et les préjugés raciaux en font encore trop souvent une patientèle de « seconde zone ».
La santé est également un bien fragile. Pour fonctionner de façon optimale, elle a besoin de stabilité politique, économique. Lorsqu’une trop forte pression financière – comme les achats massifs de vaccins contre le Covid-19 par les pays occidentaux – se fait sentir ou lorsque l’État se délite, comme c’est le cas en Haïti dont la capitale est tombée aux mains de gangs, les systèmes de santé sont parmi les premiers à en souffrir. Et avec eux, les personnes qui se retrouvent dépossédées de leur droit à la santé.
Jean-Marie Banderet, rédacteur en chef