Au siècle passé, plusieurs artistes de renom ont prêté leur talent pour réaliser les affiches de campagne d’Amnesty International. Aujourd’hui, les grandes campagnes d’affichage public se font rares. Mais ce n’est pas pour autant que le lien entre Amnesty et l’art est rompu : les artistes qui soutiennent Amnesty le font par le biais d’autres projets ou d’autres formes d’art – et cela tant au niveau international qu’à celui des sections nationales du mouvement. En voici quelques exemples :
Des enchères pour le compte d’Amnesty
L’an dernier, le célèbre artiste suisse Titus Eichenberger a eu l’idée d’organiser une vente aux enchères d’œuvres d’art en faveur d’Amnesty. Grâce au concours de Bill Shipsey de Art for Human Rights et de la célèbre maison de vente aux enchères Sotheby’s, la vente organisée à Paris le 6 décembre 2022 a permis de lever des fonds importants pour le compte des sections suisse et française d’Amnesty. Des artistes renommés comme Marlene Dumas, Richard Serra, Luc Tuymans, Ai Weiwei, Michael Craig-Martin, Genieve Figgis, Suzan Frecon et Thomas Struth ont fait don d’une œuvre. Le peintre genevois John Armleder – dont le tableau est reproduit en pages 10 et 11 – fait également partie des artistes qui ont contribué à la vente.
Les recettes de la vente aux enchères ont été directement versées pour financer le travail d’Amnesty International, notamment son Evidence Lab qui utilise les méthodes d’investigation numériques les plus modernes pour documenter les violations des droits humains, en particulier dans les zones de guerre et de conflit.
«Bien que je ne me considère pas comme une activiste, je crois que mon art, quelle que soit sa nature, est une expression de protestation et un cri pour l’humanité.»
Shirin Neshat, artiste iranienne
Déclaration en boîte
L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme est consacré à la liberté d’expression. Une liberté essentielle pour les artistes. Ainsi, une entreprise baptisée « Art 19 » a vu le jour dans le but de récolter des fonds pour des projets de défense des droits humains à travers la vente d’œuvres d’artistes contemporain·e·x·s de premier plan. Ses directeurs, Mike Karstens, Burkhard Richter et Jochen M. Wilms ont lancé en 2019 le projet d’une boîte composée de dix oeuvres en édition limitée. Le coffret comprend des œuvres du couple d’artistes Ilya et Emilia Kabakov ainsi que de Gerhard Richter, Yoko Ono, Shirin Neshat, Chiharu Shiota, Shilpa Gupta, Kiki Smith, Ayşe Erkmen, Rosemarie Trockel et William Kentridge. Les œuvres originales traitent des droits humains en les interprétant de manière artistique. Quelques-unes des œuvres graphiques originales signées sont encore en vente dans des boîtes en lin réalisées à la main. Les recettes seront reversées à Amnesty International.