Dimitri sillonne le monde depuis de nombreuses années en quête de partage avec l’autre. De son envie d’agir et de son besoin de liberté naîtront deux sociétés : l’une de conciergerie privée, la seconde de location de véhicules aux côtés d’Alex, son frère.
Lorsque la guerre éclate en Ukraine, les deux frères décident d’apporter leur aide : ils ont les ressources et les moyens matériels pour soutenir les personnes déplacées de force. Le 10 mars 2022, ils organisent un premier convoi pour acheminer six tonnes de matériel médical. Pendant les trois premiers mois de guerre, près de 300 personnes seront rapatriées par leur société et placées dans des familles d’accueil. Puis le 29 mars, Dimitri et Alex fondent officiellement Van for Life : une organisation à taille humaine avec pour préoccupations l’aide humanitaire d’urgence et la sauvegarde de l’intégrité physique des individus.
Grâce à ses expériences, Dimitri développe son réseau en utilisant ses capacités de gestion organisationnelle. Son adaptabilité et sa maîtrise des langues lui permettent de créer rapidement des partenariats avec plusieurs collectivités et syndicats présents en Ukraine et en Pologne. Cela fait maintenant une année et demie que Van for Life est présente dans les zones rurales ukrainiennes. À l’heure où les crises migratoires s’intensifient et alors que l’Europe peine à absorber le flot de personnes, Dimitri considère qu’il est indispensable de préserver la dignité humaine. « Van for Life agit indépendamment de toute influence politique, éthique ou religieuse. Nous allons à la rencontre des personnes pour évaluer leurs besoins et maitrisons l’intégralité de notre réseau avec notre propre flotte de véhicules. » Grâce aux dons, l’association qui compte quatorze bénévoles fixes est en plein développement. Outre l’aide qu’elle achemine à destination de la population, elle participe depuis peu aux actions de déminage sur le territoire ukrainien.
L’Ukraine représente actuellement l’un des pays les plus minés au monde : on estime que 25 à 30 % de son territoire est concerné. Les petits producteurs ruraux sont les plus impactés économiquement, « ce sont aussi ceux qui partent en dernier », souligne Dimitri. En septembre, Van for Life, mandatée par la fondation Digger en tant que partenaire logistique, faisait livrer en Ukraine la première machine de déminage offerte par la Suisse. En collaboration avec des syndicats de l’agroalimentaire, l’association vient en aide aux paysan·ne·x·s. Une deuxième machine sera livrée en janvier prochain.
Prochaine étape : apporter de l’aide aux personnes qui ont trouvé refuge dans les zones tampons. Le plus souvent, ce sont des citoyen·ne·x·s des pays d’accueil qui assument les secours. « Les esprits s’échauffent quant à la migration, mais n’oublions pas l’essentiel : personne ne souhaite quitter sa terre d’origine s’il a le choix, et les conventions internationales imposent de préserver la sécurité des êtres humains. Il est tout simplement inacceptable qu’en 2023, des gens meurent par milliers aux frontières de l’Europe », ajoute Dimitri.