La Section suisse d’Amnesty International réagit à la publication des nouvelles statistiques relatives aux exportations d’armes publiées ce matin par le Secrétariat d'État à l'économie ( SECO) :
«L’augmentation des exportations d’armes de 43%, qui ont atteint un montant de 728 millions de francs, montre une fois de plus que les atermoiements autour d’un affaiblissement de l’industrie de l’armement sont tout sauf fondés. Les exportations sont en augmentation constante depuis 2016 et se situent à un niveau élevé», a déclaré Alain Bovard, lobbyiste à la Section suisse d’Amnesty International.
«La Suisse continue à livrer des armes à des États qui se trouvent dans des zones de conflit ainsi qu’à des États qui violent gravement et systématiquement les droits humains.» Alain Bovard, lobbyiste à la Section suisse d’Amnesty International
«Il est par ailleurs utile de souligner que les exportations d’armes ne représentent que 0,23% du total des exportations suisses et que le commerce d’armement reste donc tout à fait marginal même s’il est politiquement très sensible».
«La Suisse continue à livrer des armes à des États qui se trouvent dans des zones de conflit ainsi qu’à des États qui violent gravement et systématiquement les droits humains. Ces transferts problématiques constituent un argument supplémentaire pour un contrôle plus strict des exportations d’armes, tel qu’il est demandé par l’initiative de rectification. On citera le Bengladesh, le Pakistan et les pays du Golfe parmi les acheteurs d’armes suisses dont le montant des achats se chiffre en millions et dont le bilan en matière de droits humains est peu réjouissant».
«Les exportations pour plus d’un million de francs d’armes de poing vers les Émirats Arabes Unis sont particulièrement problématiques. Les Émirats sont engagés dans le conflit yéménite qui a mené à une crise humanitaire sans précédent dans cette région. Ils sont par ailleurs connus pour commettre de graves violations des droits humains dont la torture et la disparition forcée de prisonniers», a conclu Alain Bovard.