Le nombre de requérant·e·s d’asile a de nouveau augmenté au mois d’octobre en Suisse. Le total des demandes attendues d’ici la fin de l’année est déjà pratiquement atteint. Les pays européens sont de plus en plus nombreux à se barricader au moyen de barbelés contre les réfugié·e·s. On ne peut donc pas s’attendre à une diminution du nombre de personnes cherchant une protection en Suisse. Mettre en place un plan d’urgence en matière d’asile est pourtant une erreur. La proportion des personnes relevant du domaine de l’asile représente 1% de la population suisse, alors qu’une personne sur quatre est réfugiée au Liban!
Malgré tout, les discussions sur un plan d’urgence et la mise en œuvre d’une task-force prévue depuis 2011 en cas de situation exceptionnelle en matière d’asile et de migration vont bon train. Ces discussions ne sont pas totalement infondées: la Suisse doit se préparer à accueillir un plus grand nombre de réfugié·e·s qui viendront chercher protection en Suisse et y exercer leur droit humain à l’asile. Pour cela, la Confédération, les cantons, les ONGs et la société civile doivent collaborer. Notre politique d’asile doit mettre l’accent sur les possibilités d’accueil, garantir une procédure d’asile efficace et équitable, et favoriser l’hébergement et l’intégration durable des réfugié·e·s.
Amnesty International demande notamment à la Suisse:
-d’ouvrir aux réfugié·e·s des voies sûres et légales pour rejoindre la Suisse, notamment en participant au programme de réinstallation du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et par une politique généreuse d’octroi de l’asile dans les ambassades, par le biais de visas humanitaires et du regroupement familial facilité qui prenne en compte la famille élargie ;
-d’augmenter les capacités d’accueil, par l’acquisition proactive de bâtiments inoccupés ou l’ouverture d’installations étatiques ;
-de faciliter l’hébergement des réfugié·e·s par des personnes privées sans tracas administratifs inutiles ;
-de déployer des moyens financiers et logistiques pour renforcer les capacités d’accueil et développer des procédures d’asile équitables dans les pays situés aux frontières extérieures de l’Europe;
-de suspendre les renvois vers la Grèce, l’Italie et la Hongrie, dans le cadre du règlement Dublin.