Personnes échoués en Grèce «LAISSEZ-NOUS QUITTER CET ENDROIT AU PLUS VITE!»

8 février 2017
La Grèce est une destination de vacances appréciée par de nombreux Suisses. Le soleil, la plage et la gastronomie attirent beaucoup d’entre nous dans ce pays du sud de l’Europe. Pourtant en hiver, la neige recouvre parfois les îles et les températures passent au dessous de la barre de zéro degré. De nombreux réfugiés bloqués en Grèce ne sont pas suffisamment équipés pour affronter les intempéries hivernales.

Le camp de Souda sur l’île grecque de Chios a été conçu pour accueillir 1100 réfugiés. Pourtant, actuellement, plus de 4000 personnes sont bloquées sur l’île en raison de l’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie. La majorité des réfugiés vit dans des conditions dégradantes. Beaucoup d’entre eux sont contraints de dormir sous tente, près de la plage, dans le froid et sous la pluie, car le camp est surpeuplé. Dans des interviews, les réfugiés dénoncent un manque de chauffage et d’accès à l’eau chaude. A ces conditions de vie difficiles s’ajoute la crainte d’attaques racistes de groupes d’extrêmes droites et de bagarres entre groupes de différentes nationalités. Enfin, ils vivent dans la peur constante d’être renvoyés à tout moment vers la Turquie.

Il est grand temps de résoudre les problèmes de la politique européenne et de mettre un terme à cette catastrophe humanitaire qui se déroule sur le sol européen.

 

Appel à l’aide depuis Chios

Offa Khalil Mohammad, artiste syrienne

Offa est une artiste professionnelle d’Alep. Elle a fui de lourds tirs de roquettes avec ses frères et sœurs, afin de trouver protection en Europe. La famille est arrivée à Chios le 7 août 2016, en pensant d’abord y être en sécurité. Jusqu’à ce jour, Offa attend toujours le résultat de sa procédure d’asile. Elle passe ses journées dans le centre pour femmes Athena, qui est géré par des bénévoles et offre un abri aux réfugiées. Dans ce lieu, elle peut enfin se consacrer à son travail artistique. La nuit, elle doit pourtant retourner dans le camp de Souda, où elle a déjà été témoin d’attaques de pierre de la part de groupes d’extrême droite.

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« Si vous veniez dans mon pays, il m’est inconcevable que nous vous traitions de la façon dont vous nous traitez. Je vous ouvrirais ma porte. Je ne laisserais personne dans la rue et donnerais à chacun un lieu où dormir. » Offa appelle les dirigeants européens à faire preuve de compassion et de solidarité.

Hussein, 8 ans venu d’Irak

Le petit Hussein souffre d’une maladie du foie. Quand il est arrivé à Chios, le 25 novembre 2016, avec ses parents et ses trois sœurs, après avoir traversé la Mer Égée, le centre d’accueil pour réfugiés de Vial à pris ses empruntes digitales. La famille a ensuite été informée qu’elle allait être emmenée dans le camp de Souda. Dans un premier temps, elle n’a pas pu fermer l’œil de la nuit, dans le camp désespérément surpeuplé. Elle s’est ensuite installée dans une tente sur la plage, à l’extérieur du camp.

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«En Irak, la situation est incertaine. Mon fils souffre d’une maladie du foie. Il n’y avait ni médicaments, ni traitements dans notre pays. Nous avions pu nous procurer des médicaments, mais nous les avons perdus en traversant la Mer Égée. Même les écoles irakiennes n’acceptaient pas mon fils en raison de sa maladie », explique Assad, le père de Hussein.

B.D.K., 17 ans, de Syrie

B. est un Syrien kurde de la ville de Raqqa, au nord de la Syrie. Il est arrivé à Chios avec sa mère et ses deux frères aînés en septembre 2016. Ils ont fui les bombes et le groupe armé auto-proclamé État islamique. B. a dû interrompre ses études en raison de la guerre, mais il est confiant et espère pouvoir poursuivre sa formation. Il aime le rap et aimerait écrire des chansons à propos de la guerre et de sa vie dans le camp de réfugiés.

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«Lorsque nous avons assisté aux attaques [de groupes d’extrême droite], nous avons eu peur pour nos vies et avons fui le camp. Les gens criaient, les enfants pleuraient… nous ne voulons plus voir ces choses dans notre vie. Laissez-nous quitter cet endroit au plus vite.»

Voici le message adressé par B.D.K aux dirigeants européens.