L’accord politique publié le 29 juin contient de nouvelles propositions liées à la migration prévoyant des «centres contrôlés» pour les demandeuses et demandeurs d’asile et les migrant·e·s dans les États de l’UE et des «plateformes de débarquement régionales» pour débarquer les personnes secourues en mer en dehors de l’Europe.
«Les dirigeants européens sont parvenus à s’entendre sur une série de politiques dangereuses et égoïstes qui pourraient exposer des hommes, des femmes et des enfants à de graves abus.» Iverna McGowan, directrice du Bureau européen d’Amnesty International
«Après s’être querellés, les dirigeants européens sont finalement parvenus à s’entendre sur une série de politiques dangereuses et égoïstes qui pourraient exposer des hommes, des femmes et des enfants à de graves abus», a déclaré Iverna McGowan, directrice du Bureau européen d’Amnesty International.
«Ce sommet était l’occasion de réparer un système d’asile européen défaillant et de mettre en place des politiques basées sur l’équité, l’efficacité et la compassion. Au lieu de cela, les dirigeants européens ont choisi de plier devant les gouvernements xénophobes dont la volonté est de maintenir l’Europe fermée et de rejeter toujours plus de responsabilité vers des pays hors de l’UE.»
«Les projets visant à confiner les personnes qui atteignent les côtes européennes dans des centres 'contrôlés' sont alarmants; c’est un doux euphémisme; les leaders européens s’orientent vers une politique de détention des personnes en quête de sécurité en Europe. Cette politique serait très éloignée des principes fondateurs de l’UE en matière de solidarité et de respect des droits humains.»
Le Conseil a également échoué à adopter des mesures décisives contre les terribles violations des droits humains que subissent les réfugié·e·s et les migrant·e·s en Libye, notamment du fait du soutien de l’UE aux autorités libyennes. Les garde-côtes libyens, soutenus par l’UE, interceptent de plus en plus de personnes en mer et les ramènent dans des centres de détention où elles subissent torture, exploitation et viol.
Le nombre de personnes détenues arbitrairement dans de tels centres s’est récemment élevé à 9000.
Avec Malte et l’Italie fermant leurs ports aux bateaux de sauvetage des ONG, abandonnant des jours durant des réfugié·e·s et des migrant·e·s à la dérive, des plans de débarquement prévisibles, une réforme du système de Dublin et la mise en place de voies sûres et légales offrant des alternatives aux itinéraires dangereux se font plus urgents que jamais.