La Commission européenne a présenté mercredi un projet de réforme de la politique migratoire qui ne réussit pas à convaincre. © Amnesty International
La Commission européenne a présenté mercredi un projet de réforme de la politique migratoire qui ne réussit pas à convaincre. © Amnesty International

Union européenne Le «Pacte sur la migration» n’est pas un nouveau départ, mais un faux départ

24 septembre 2020
Présenté par la Comission européenne mercredi à Bruxelles, le projet «pacte pour la migration» entend instaurer un mécanisme dit de «solidarité» entre les différents pays européens. Toutefois, il ne ferait que rehausser les murs et renforcer les barrières, dénonce Amnesty International.

En réaction au Pacte sur la migration récemment dévoilé par la Commission européenne, Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes, a déclaré :

«Présenté comme un nouveau départ, ce pacte est en réalité conçu pour rehausser les murs et renforcer les barrières. Il ne propose pas de nouvelle approche en vue d’aider les personnes migrantes à se mettre en sécurité, mais transcrit plutôt la volonté de redorer l’image d’un système qui est défaillant depuis des années, avec des conséquences terribles.

«Ce pacte ne fera qu’aggraver les souffrances des milliers de personnes bloquées dans des camps sur les îles grecques ou dans des centres de détention en Libye.» Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européenne

«Ce pacte ne fera qu’aggraver les souffrances des milliers de personnes bloquées dans des camps sur les îles grecques ou dans des centres de détention en Libye. Il ne fournira pas non plus l’appui nécessaire aux pays où arrivent en premier les personnes en quête de sécurité.

«Si l’engagement pris de renforcer la surveillance des atteintes aux droits humains aux frontières est bienvenu, il ne compensera pas le fait que le pacte érige la détention en norme et s’appuie sur la dissuasion, l’enfermement dans les camps et la coopération avec des gouvernements qui bafouent les droits humains.

«Les décideurs européens doivent améliorer ces propositions en investissant dans la dignité et la protection des personnes. Ils doivent élaborer un plan ambitieux pour des voies d’admission sûres et légales, et garantir une approche humaine et viable qui s’inscrive dans la durée.»