«En Europe, on peut facilement oublier que quatre-vingt pour cent des réfugiés sont accueillis par des pays en voie de développement», a expliqué Denise Graf, coordinatrice asile à la Section suisse d’Amnesty International à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés. Cette année, autant de personnes ont fui la guerre et les persécutions qu’au milieu des années 1990. Seule une fraction d’entre elles est absorbée par les pays industrialisés. «Compte tenu de cette réalité, l'Europe doit d'urgence prévoir plus d'endroits pour accueillir les réfugiés les plus vulnérables». Jusqu’à présent, les pays de l’Union européenne n’ont mis que 5000 places à disposition des programmes de réinstallation facilités par le HCR.
«Actuellement, plus de 1,5 millions de réfugiés syriens ont été accueillis par les pays voisins de la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Turquie notamment», a déclaré Denise Graf. «Tandis que la Grèce continue de repousser des bateaux avec des réfugiés syriens dans les eaux turques, ce qui est scandaleux. Les pays de l'Union européenne et la Suisse doivent faire davantage pour aider ces réfugiés. La Suisse vient d'accueillir un contingent de 70 réfugiés syriens.»
Amnesty voit de manière critique le Régime d'Asile Européen Commun adopté par le Parlement européen la semaine dernière. Les dernières directives européennes pourraient conduire à de nouvelles arrestations de demandeurs d'asile. «Les intérêts nationaux ont prévalu sur l'objectif d'une protection commune des réfugiés en Europe lors des négociations. Les nombreuses réglementations d’exception entravent la définition de normes communes. Il existe de grandes disparités entres les procédures d’asile pratiquées en Hongrie, en Suède, en Italie ou en Suisse.»
Communiqué de presse publié le 19 juin 2013, Berne-Lausanne
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