Le devoir de l’UE: protéger les migrants «invisibles» aux frontières de l’Europe

24 avril 2013
Amnesty International a présenté à Bruxelles une pétition de plus de 70 000 signatures. Celle-ci exige que l’Union européenne et les gouvernements de ses 27 membres cessent d’exposer des individus à des risques aux frontières de l’Europe, qu’elles soient maritimes ou terrestres.

Cet appel vise les membres du Parlement européen, et les enjoint à remplir leur mission de garde-fou. Les gouvernements et les institutions doivent être tenu·e·s responsables pour leur traitement des migrant·e·s, des réfugié·e·s et des requérant·e·s d’asile qui arrivent aux frontières de l’Europe.

«Nous voulons aujourd’hui couvrir l’Europe de honte. Des milliers d’individus à travers l’Europe ont exprimé leur inquiétude quant à ce qui se passe, presque subrepticement, à nos frontières, a déclaré Nicolas Beger, directeur du Bureau des institutions européennes d’Amnesty International. Les frontières sont l’un des rares thèmes sur lequel les pays de l’UE échappent à presque tout contrôle. Les migrant·e·s font les frais d’être «loin des yeux, loin du cœur».

Chaque année, des milliers de personnes entament de périlleux voyages sur des embarcations de fortune, dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Certaines fuient un conflit, d’autres tentent d’échapper à la pauvreté. Au cours de la dernière décennie, empêcher les personnes de pénétrer le territoire de l’UE est progressivement devenu la priorité des états Européens. Les tactiques des gouvernements forcent les migrant·e·s à emprunter des routes dangereuses pour entrer en Europe, avec des conséquences souvent fatales. Par exemple, le mois dernier, six Syrien·ne·s sont mort·e·s noyé·e·s quand leur bateau s’est retourné dans la mer Egée. Parmi eux se trouvaient une jeune femme enceinte âgée de 17 ans et une mère et son enfant.

Avec cette action de grande ampleur devant le Parlement Européen, qui utilisera un bateau de réfugié symbolique, Amnesty International exige une plus grande transparence et une responsabilité accrue aux frontières de l’Europe.

Lire l'opinion de Nicolas Beger, "La mer est un cimetière"