Méditerranée L’Europe priée d’agir après de nouveaux naufrages de bateaux de migrants

16 septembre 2014
Les dirigeants européens doivent renforcer leur action et proposer aux réfugiés et aux migrants des moyens sûrs et légaux d’accéder à une protection internationale sur le territoire de l’Union européenne (UE), a déclaré Amnesty International lundi 15 septembre, au lendemain du naufrage au large des côtes libyennes d’un bateau qui naviguait vers l’Italie. La plupart des passagers se seraient noyés.

«La réponse des États membres de l’UE à la crise des réfugiés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est honteuse, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. Le bilan des victimes s’alourdit en mer Méditerranée, mettant en lumière l’inefficacité des politiques et des pratiques de l’UE en matière d’asile et de migration. Les dirigeants européens veulent à tout prix empêcher les gens d’atteindre l’Europe, contraignant ces désespérés à emprunter des itinéraires de plus en plus périlleux.»

«Les États européens proposent trop peu de places de réinstallation aux réfugiés qui fuient les conflits, comme la guerre en Syrie. En augmentant ce nombre, ils offriraient une planche de salut aux réfugiés et contribueraient à réduire le nombre de personnes obligées de tenter cette dangereuse traversée. Les dirigeants européens ne sont pas disposés à ouvrir des voies d’accès sûres et légales vers l’Europe pour les réfugiés et les migrants, et tant qu’ils ne changeront pas leur position, des vies seront perdues en mer.»

Bilan toujours plus lourd

Selon la marine libyenne, 36 personnes ont été secourues après qu’un navire transportant environ 250 réfugiés et migrants a coulé près de Tajoura, à l’est de Tripoli, le 14 septembre. Deux autres bateaux auraient coulé ces derniers jours en Méditerranée centrale, faisant plusieurs centaines de noyés. D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 2 500 personnes ont péri ou ont disparu en tentant de franchir la Méditerranée en 2013.

En raison de l’insécurité croissante et des affrontements entre les milices en Libye, principal point de départ pour l’Europe, les réfugiés et les migrants sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter le pays.

Des routes plus sûres

Amnesty International demande aux dirigeants de l’UE de garantir des itinéraires sûrs et légaux vers l’Europe pour les réfugiés qui cherchent à atteindre ses frontières, en favorisant la réinstallation, en mettant sur pied des programmes d’admission humanitaire et en facilitant le regroupement familial. L’organisation publiera fin septembre un rapport sur les périlleuses traversées maritimes entre la Libye et l’Italie.