L’OSAR, ses organisations membres - dont Amnesty International - et la Croix-Rouge suisse observent avec beaucoup d'inquiétude les conditions dramatiques qui prévalent en Libye ainsi que la situation insoutenable en Méditerranée, où l'Europe noie des personnes en quête de protection et d'un avenir décent pour elles et leurs familles. La Suisse s’engage depuis des années sur le plan international en faveur d'une politique des réfugiés fondée sur la solidarité et le respect des principes des droits de l'homme. Les ONG reconnaissent cet engagement mais regrettent qu’il reste souvent lettre morte. La Suisse rechigne à adopter des solutions concrètes et crée trop peu de voies légales et sûres vers la Suisse.
Dans une lettre ouverte adressée à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, les ONG lancent un appel commun pour que soient prises immédiatement les mesures suivantes :
- La Suisse havre de paix : la Suisse s'engage au niveau bilatéral et multilatéral en faveur d'un mécanisme d'urgence européen immédiat pour les réfugiés en situation de détresse en mer. A cette fin, elle s’implique activement au sein de la coalition d'Etats qui ne veulent plus rester les bras croisés et regarder les morts en Méditerranée.
- Évacuation des personnes bloquées en Libye : En outre, les personnes bloquées en Libye doivent être directement et immédiatement évacuées . La Suisse doit aider à trouver une solution et renforcer l'aide d'urgence pour les personnes touchées sur le terrain.
- Renforcer les voies d’accès sûres : afin de mettre fin à la catastrophe humanitaire en Méditerranée, il est urgent d'augmenter le nombre de places dans les quotas de réfugiés. C'est la seule solution à long terme pour que les personnes cherchant à se protéger contre la persécution ne soient pas contraintes d’utiliser les voies mettant leur vie en danger.
- Développement et cofinancement du sauvetage en mer : les États européens ne doivent plus abandonner la responsabilité du sauvetage en mer à des organisations privées, mais l'assumer à nouveau eux-mêmes. La Suisse doit s'engager en faveur d'un système de sauvetage en mer permanent, organisé au niveau européen, et y participer aussi bien financièrement et opérationnellement.