Le Tribunal administratif de la ville de Vilnius a temporairement suspendu le 5 mai la Baltic Pride, en suivant la demande du procureur général par intérim demandant l’interdiction de cette manifestation au motif qu’elle constituerait une menace pour l’ordre public.
« Si l’ordre public est menacé le jour de la marche, ce ne sera pas le fait des manifestants, a déclaré John Dalhuisen, chercheur spécialiste de la discrimination en Europe à Amnesty International.
« Les autorités sont tenues au titre du droit international et du droit lituanien de garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion de tous les citoyens. Elles doivent régler la menace qui pèse sur le défilé, et non interdire la manifestation. »
En mars 2010, plus de 50 parlementaires lituaniens ont tenté de faire interdire la Marche des fiertés des pays baltes, faisant valoir qu’elle violerait la Loi relative à la protection des mineurs contre les effets préjudiciables de l’information publique, texte controversé qui est entré en vigueur en début d’année.
La police de Vilnius a informé les organisateurs que des mesures seraient mises en place afin de rendre négligeable le risque de voir les actions des contre-manifestants troubler l’ordre public.
« La Marche des fiertés des pays baltes représente un tournant important pour les droits des lesbiennes et des gays en Lituanie, a indiqué John Dalhuisen.
« Elle reçoit le soutien de militants des deux autres États baltes, la Lettonie et l’Estonie, ainsi que d’organisations internationales telles qu’Amnesty International.
« Interdire cette marche ou s’abstenir d’assurer la sécurité de ses participants reviendrait à adresser à tous les Lituaniens, et au reste du monde, le message selon lequel le respect des droits humains s’opère de manière sélective en Lituanie. »