Le Taser: une arme redoutable

Le pistolet paralysant, commercialisé par la marque Taser, a la taille d’une arme de poing. Il a un boîtier à la place du canon et un bouton faisant office de gâchette. Lorsqu’il est utilisé, le boîti

Le pistolet paralysant, commercialisé par la marque Taser, a la taille d’une arme de poing. Il a un boîtier à la place du canon et un bouton faisant office de gâchette. Lorsqu’il est utilisé, le boîtier s’ouvre et éjecte, à une distance de six mètres, deux pointes acérées reliées à l’arme par deux câbles. Ces pointes sont prévues pour traverser les habits les plus épais, comme une veste en cuir, sur une profondeur de trois à cinq centimètres. On imagine quel effet ces lames peuvent avoir si la personne ne porte qu’un T-shirt... Une fois la victime harponnée, une onde électrique de 50 000 volts est envoyée à cette dernière, qui s’écroule – son système nerveux et ses muscles ne répondant plus. Le Taser peut également être utilisé à bout portant, par contact.

Les tasers peuvent entraîner la mort

Ces armes, bien que considérées comme non létales, ont entraîné la mort d’au moins 350 personnes aux Etats-Unis et au Canada depuis 2001. Aucune étude rigoureuse, indépendante et impartiale n’a été menée à ce jour sur l’utilisation et les effets des pistolets paralysants, en particulier lorsqu’ils sont utilisés sur des personnes souffrant d’un problème cardiaque, sous l’emprise de la drogue ou en proie à une situation de stress important comme c’est le cas pour les personnes en passe d’être renvoyées. Comment un policier peut-il définir, au moment de dégainer son arme et dans le feu de l’action, que la personne qu’il tente d’appréhender souffre d’insuffisance cardiaque ou pis, porte un pacemaker?

Certaines polices suisses utilisent déjà le Taser

Les corps de police de plusieurs cantons suisses utilisent déjà les Tasers ou les ont testés. Ils ont été introduits (parfois à l'essai) dans les polices cantonales d'Argovie, d'Appenzell-Rhodes Intérieur et Appenzell-Rhodes Extérieur, Berne, Bâle-ville, Nidwald, Schwyz, St-Gall, Thurgovie, Zoug, Zurich et par les polices des villes de Dübendorf (pour la formation) et Zurich. Par contre, les corps de police des cantons de Neuchâtel et Vaud ont explicitement renoncé à les utiliser alors que le canton du Valais a renoncé à les introduire après une phase de test.

Une mesure disproportionnée

Amnesty International estime que les armes paralysantes à électrochocs de type Taser ne devraient être utilisées que dans des circonstances restreintes et bien définies, lorsqu’elles sont la seule alternative au recours à la force meurtrière. L’organisation de défense des droits humains estime que, dans le cas des mesures de contraintes pouvant être appliquées à des personnes étrangères en voie d’être refoulées ou renvoyées, l’usage des Tasers serait totalement disproportionné.