© Yandeh Sallah-Muhammed
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Climat et droits humains La campagne pour le droit à un environnement sain recompensee par l'ONU

24 juillet 2023
Alors que les évenements liés au changement climatique sont particulièrement perceptibles en cette période estivale, le Prix des droits de l'homme des Nations Unies va à la coalition à l'origine de le reconnaissance par l'ONU du droit à un environnement propre.

Comme tous les cinq ans, le prestigieux Prix des droits de l’homme des Nations Unies est décerné cette année à une coalition mondiale d’organisations de la société civile et de peuples autochtones dont fait partie Amnesty International. Le prix récompense la coalition pour son travail de campagne qui a abouti à la reconnaissance par les Nations Unies du droit de toute personne à un environnement propre, sain et durable.

«Amnesty International est fière de faire partie de cette large coalition réunissant des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales du monde entier», a déclaré Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty International. «Ensemble, nous avons fait campagne sans relâche pendant plusieurs années pour faire reconnaître le droit universel à un environnement sain.»

Les lauréat·e·x·s du Prix des droits de l’homme des Nations Unies ont été annoncé·e·x·s au cours d’une semaine où les habitant·e·x·s de toutes les régions du monde sont une nouvelle fois confronté·x·s aux conséquences du dérèglement climatique, qui ont des effets dévastateurs sur leur droit à la santé et à la vie. Toute la planète est touchée – incendies, inondations, pollution, manque d’eau, écosystèmes et biodiversité soumis à des chaleurs extrêmes...

« Amnesty International continuera de se mobiliser en sein de cette coalition pour que le droit à un environnement propre, sain et durable soit une réalité pour tout le monde et qu’il soit inscrit dans la loi au niveau national et régional, appliqué et respecté. Ce travail sera parfois difficile face à une opposition souvent tenace à ce droit, notamment dans les États où l’espace civique est extrêmement limité et où les défenseur·e·x·s des droits humains se heurtent fréquemment à une répression brutale.»

« À l’occasion du 75anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et à quelques mois de la conférence pour le climat de cette année, la COP28, ce prix a une résonnance particulière et renforce notre détermination à tirer parti de ce succès pour veiller à ce que toutes les personnes voient leur droit à un environnement réalisé. »

« Face à l’urgence de la crise climatique, il est primordial que tous les États s’engagent à mettre concrètement en œuvre les Accords de Paris de 2015 en inscrivant leur démarche dans la loi », indique pour sa part Danièle Gosteli Hauser, responsable Économie et droits humains auprès d’Amnesty suisse. « En Suisse, un pas a été fait dans la bonne direction, avec l’adoption par le peuple de la loi climat le 18 juin dernier. Mais le plus gros reste à faire : il faut agir vite pour empêcher la hausse des températures d’atteindre 1.5˚C en abandonnant le plus rapidement les sources d’énergies fossiles. C’est une question de survie, particulièrement pour les populations du sud global, qui paient un lourd tribut de l’inaction au niveau international. »

Complément d’information

La Coalition mondiale des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales pour la reconnaissance universelle du droit à un environnement propre, sain et durable a été sélectionnée pour recevoir le Prix des droits de l’homme des Nations Unies, qui est attribué tous les cinq ans à cinq lauréat·e·x·s. Une cérémonie de remise du prix aura lieu en décembre au siège de l’ONU à New York, pendant la commémoration du 75anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales œuvrent pour la défense et la promotion du droit à un environnement sain depuis plusieurs décennies et, ces dernières années, ont formé une coalition pour demander la reconnaissance de ce droit par les Nations unies. En 2020, cette coalition a publié une lettre ouverte qui a été signée par plus de 1 350 organisations en faveur de la reconnaissance universelle du droit à un environnement sain. Plusieurs membres de la Coalition, dont Amnesty International, ont également mené un travail de plaidoyer et de campagne entre 2020 et 2022. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a reconnu le droit à un environnement propre, sain et durable dans une résolution le 8 octobre 2021, suivi par l’Assemblée générale des Nations unies le 28 juillet 2022.

La COP28 se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023.