Une procédure pénale a été engagée à l’encontre de la défenseuse des droits humains Elżbieta Podleśna, accusée d’«offense à des croyances religieuses», après que la police ait fouillé son appartement le 6 mai à 6 heures du matin et trouvé des copies d’une affiche de la Vierge Marie avec une auréole aux couleurs du drapeau LGBTI autour du visage. Peu de temps avant la perquisition, Elżbieta Podleśna était rentrée de Belgique et des Pays-Bas, où elle avait sensibilisé la population à la situation des droits humains en Pologne, à l’invitation d’Amnesty International. Elżbieta Podleśna a ensuite été arrêtée et a passé plusieurs heures en garde à vue. Les autorités ont confisqué ses équipements électroniques, notamment son ordinateur portable, son téléphone et ses cartes mémoire.
Le militantisme pacifique est réprimé
A ce stade, on ignore encore pourquoi le bureau du procureur a approuvé cette perquisition. Amnesty International estime toutefois qu’il existe un lien entre le harcèlement des autorités et l’engagement pacifique en faveur des droits humains de Podleśna. Cette dernière fait en effet l’objet d’au moins 14 procédures différentes en lien avec ses activités militantes pacifiques et est placée sous surveillance policière constante. Cette nouvelle accusation absurde s’inscrit dans la lignée du harcèlement dont elle fait l’objet.
Le droit national viole le droit international
En Pologne, l’«offense à des croyances religieuses» est passible de deux ans d’emprisonnement. Pour autant, l’ouverture d’une enquête à l’encontre d’Elżbieta Podleśna est contraire aux obligations internationales de la Pologne et au droit international qui considère le fait de posséder, de produire ou de distribuer des affiches telles que celles qui se trouvaient chez Elżbieta Podleśna, comme un droit à la liberté d’expression. C’est pourquoi Amnesty International exige que les enquêtes pénales absurdes menées à l’encontre d’Elżbieta Podleśna soient immédiatement arrêtées.
Le rapport d’Amnesty International de 2018 intitulé «The Power of ‘the street’: Protecting the right to peaceful protest in Poland» montre que la criminalisation et la surveillance des personnes critiques et des défenseur·se·s des droits humains constituent une pratique courante de harcèlement de la part des autorités polonaises.
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