Ces dernières années, la Suisse est retombée à la 27e place parmi 49 pays d'Europe dans le classement de l’acceptation des LGBTI* - en partie parce qu’elle demeurait un des rares pays d’Europe à ne pas faire de la haine et du dénigrement contre les personnes LGBTI* une infraction punissable par la loi. La décision prise aujourd'hui par les citoyen·ne·s suisse change cela, au moins partiellement : la diffamation publique et les appels à la haine et à la discrimination fondés sur l'orientation sexuelle sont désormais punissables, mais l'identité de genre n'est malheureusement toujours pas couverte par la norme pénale étendue.
Amnesty a fait campagne en faveur du OUI, car les incitations publiques à la haine et à la violence, le dénigrement généralisé et la discrimination constituent une violation de la dignité humaine des personnes concernées, et non une expression de la liberté d'expression. Les discussions controversées et les opinions critiques, par exemple sur la question du mariage des gays et des lesbiennes, ne seront pas affectées par l'article pénal étendu - cela est parfaitement démontré par l'expérience que l’on a de l’application de la norme pénale antiraciste, en vigueur depuis 1995.