Action devant IFPMA d'Amnesty International, Alliance Sud, Public Eye © Patrick Gilliéron Lopreno
Action devant IFPMA d'Amnesty International, Alliance Sud, Public Eye © Patrick Gilliéron Lopreno

Les géants de la pharma doivent mettre fin au monopole des vaccins !

Communiqué de presse du 30 novembre 2021, Genève. Contact du service de presse
Après l’annulation en raison du variant OMICRON de la 12e Conférence ministérielle de l’OMC qui devait se tenir à Genève du 30 novembre au 3 décembre, Amnesty International réitère son appel en faveur de la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les moyens de lutte contre le COVID-19. L’organisation exhorte également l’IFPMA à tout mettre en œuvre pour que les grandes entreprises pharmaceutiques qui produisent les vaccins anti-Covid-19 mettent fin à leur monopole et partagent ouvertement leur technologie.

La Fédération internationale de l'industrie du médicament (IFPMA) compte parmi ses membres de grandes sociétés pharmaceutiques productrices de vaccins contre le Covid-19. Amnesty International s'associe à Public Eye et Alliance Sud pour demander à l'IFPMA qu'elle fasse cesser le travail de sape de ces sociétés contre les dérogations temporaires des droits de propriété intellectuelle dans le cadre du traité mondial ADPIC.

« Il est impératif que l'OMC élimine les barrières dressées par la propriété intellectuelle. C’est le seul moyen de mettre fin à la pandémie »Danièle Gosteli Hauser, Responsable Économie et droits humains à Amnesty International Suisse.

En bloquant le partage de technologies, ces entreprises contribuent à alimenter une crise sanitaire mondiale et des droits humains sans précédent : pendant que les pays riches procèdent à l’injection des troisièmes doses de vaccins, seules 5% des personnes dans les pays à faible revenu ont reçu leur première dose.

« Nous sommes toujours face à une pénurie absolue et à des inégalités extrêmes dans l’accès aux vaccins, tests de diagnostics et traitements antiviraux contre le Covid-19. Il est impératif que l'OMC élimine les barrières dressées par la propriété intellectuelle. C’est le seul moyen de mettre fin à la pandémie », indique Danièle Gosteli Hauser, Responsable Économie et droits humains à Amnesty International Suisse. Actuellement, plus de 100 pays sont favorables à une telle dérogation, mais la Suisse s’y oppose toujours.

« Les États tout comme les entreprises pharmaceutiques manquent cruellement à leurs obligations et responsabilités en matière de droits humains. Fin octobre, le monde a franchi le triste cap des 5 millions de décès confirmés dus au Covid-19 : nous devons nous mobiliser. Il faut absolument que les entreprises pharmaceutiques cessent de faire passer leurs profits avant les vies humaines », souligne Pablo Cruchon, responsable de campagnes Covid-19 et droits humains à Amnesty International Suisse.

L’action à l’IFPMA et la participation au cortège à la bougie s’inscrivent dans le cadre de la campagne mondiale d’Amnesty International « 100 jours pour rattraper le retard », ainsi que son rapport qui détaille comment six entreprises pharmaceutiques, par leur blocage intentionnel des transferts de technologie et leurs manœuvres commerciales à l’avantage des pays riches, ont créé une pénurie de vaccins dévastatrice.