La Fédération internationale de l'industrie du médicament (IFPMA) compte parmi ses membres de grandes sociétés pharmaceutiques productrices de vaccins contre le Covid-19. Amnesty International s'associe à Public Eye et Alliance Sud pour demander à l'IFPMA qu'elle fasse cesser le travail de sape de ces sociétés contre les dérogations temporaires des droits de propriété intellectuelle dans le cadre du traité mondial ADPIC.
« Il est impératif que l'OMC élimine les barrières dressées par la propriété intellectuelle. C’est le seul moyen de mettre fin à la pandémie »Danièle Gosteli Hauser, Responsable Économie et droits humains à Amnesty International Suisse.
En bloquant le partage de technologies, ces entreprises contribuent à alimenter une crise sanitaire mondiale et des droits humains sans précédent : pendant que les pays riches procèdent à l’injection des troisièmes doses de vaccins, seules 5% des personnes dans les pays à faible revenu ont reçu leur première dose.
« Nous sommes toujours face à une pénurie absolue et à des inégalités extrêmes dans l’accès aux vaccins, tests de diagnostics et traitements antiviraux contre le Covid-19. Il est impératif que l'OMC élimine les barrières dressées par la propriété intellectuelle. C’est le seul moyen de mettre fin à la pandémie », indique Danièle Gosteli Hauser, Responsable Économie et droits humains à Amnesty International Suisse. Actuellement, plus de 100 pays sont favorables à une telle dérogation, mais la Suisse s’y oppose toujours.
« Les États tout comme les entreprises pharmaceutiques manquent cruellement à leurs obligations et responsabilités en matière de droits humains. Fin octobre, le monde a franchi le triste cap des 5 millions de décès confirmés dus au Covid-19 : nous devons nous mobiliser. Il faut absolument que les entreprises pharmaceutiques cessent de faire passer leurs profits avant les vies humaines », souligne Pablo Cruchon, responsable de campagnes Covid-19 et droits humains à Amnesty International Suisse.
L’action à l’IFPMA et la participation au cortège à la bougie s’inscrivent dans le cadre de la campagne mondiale d’Amnesty International « 100 jours pour rattraper le retard », ainsi que son rapport qui détaille comment six entreprises pharmaceutiques, par leur blocage intentionnel des transferts de technologie et leurs manœuvres commerciales à l’avantage des pays riches, ont créé une pénurie de vaccins dévastatrice.