De gauche à droite: Nonhle Mbuthuma, Vitalina Koval, Gulzar Duishenova, Geraldine Chacón et Atena Daemi © Amnesty International
De gauche à droite: Nonhle Mbuthuma, Vitalina Koval, Gulzar Duishenova, Geraldine Chacón et Atena Daemi © Amnesty International

Campagne «Écrire pour les droits» 2018 Amnesty International aux côtés des défenseuses des droits humains

Communiqué de presse publié le 29 septembre 2018, Londres - Berne. Contact du service de presse
Partout dans le monde, les défenseuses des droits humains sont confrontées à des abus, des mesures d’intimidation et à des violences d’une ampleur sans précédent, a déclaré Amnesty International lors du lancement de sa campagne mondiale «Écrire pour les droits» aussi appelée «Marathon des lettres». Cette campagne a pour but de mettre en lumière les femmes courageuses qui ont été harcelées, emprisonnées, torturées ou même tuées en raison de leur travail en faveur des droits humains.

Les femmes continuent d'être confrontées à de multiples formes de discrimination et d’être prises pour cible en raison de leur genre de leur orientation sexuelle ou de leur engagement politique, ainsi que de leur travail en faveur des droits humains. Elles refusent cependant de garder le silence et ont été en première ligne de la lutte pour les droits humains en 2018.

«Partout dans le monde, les femmes organisent la résistance. Nous souhaitons rendre hommage au rôle de ces femmes qui défient le pouvoir, se battent pour ce qui est juste et sont le fer de lance du changement», a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnesty International.

«Partout dans le monde, les femmes organisent la résistance. Nous souhaitons rendre hommage au rôle de ces femmes qui défient le pouvoir, se battent pour ce qui est juste et sont le fer de lance du changement» Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnesty International

«Cette année, le «Marathon des lettres», la campagne mondiale d’Amnesty International, défend les femmes qui se battent contre des lois injustes, contre des pratiques de corruption, les violences policières et bien d'autres choses. Ce sont d’elles dont nous avons besoin comme dirigeantes dans un monde qui s'oriente de plus en plus vers l'extrémisme», a ajouté Kumi Naidoo.

Le «Marathon des lettres 2018» verra les sympathisants d'Amnesty International manifester leur solidarité avec des femmes défenseuses des droits humains du Brésil, d'Égypte, d'Inde, d'Iran, du Kenya, du Kirghizstan, du Maroc, d'Afrique du Sud, d'Ukraine et du Venezuela.

Il s'agit notamment de demander la libération d’Atena Daemi, une militante iranienne qui purge une peine de sept ans de prison pour avoir dénoncé la peine capitale; de soutenir Nonhle Mbuthuma, d'Afrique du Sud, qui a reçu des menaces de mort, pour avoir dénoncé les exactions d’une une société minière  ou encore de soutenir Gulzar Duishenova qui milite au Kirghizistan en faveur des droits des personnes vivant avec un handicap.

Des millions de lettres chaque année

«Nous voulons aider ces femmes et leurs familles à surmonter les risques et les défis auxquels elles sont confrontées pour défendre les droits humains. Nous voulons voir un monde dans lequel toutes les femmes pourront élever la voix et s’opposer sans crainte à l'injustice, et où elles ne seront plus prises pour cible pour ce qu'elles sont», a déclaré Kumi Naidoo. «Il est temps de se serrer les coudes, de demander justice et de faire preuve de soutien. Ensemble, nous pouvons faire bouger les choses.»

Chaque année, des millions de sympathisants à travers le monde écrivent des millions de lettres pour ceux et celles dont les droits humains sont bafoués. En plus d'envoyer des messages de solidarité, ils et elles écrivent des lettres aux dirigeants et aux autorités du monde entier pour leur demander de protéger les femmes défenseuses des droits humains.

Le premier «Marathon des lettres» d'Amnesty International a eu lieu il y a 16 ans. Depuis, des millions d’actions ont été menées par des militants et des militantes du monde entier. Chaque année, ces actions amènent à de réels changements. Des personnes emprisonnées à tort sont libérées, des tortionnaires sont traduits en justice et des personnes incarcérées sont traitées avec plus d'humanité.

Recevoir une lettre peut aussi donner de l'espoir aux gens dans les moments les plus désespérés. L'an dernier, les messages adressés à Shackelia Jackson devenue une cheffe de file dans la lutte contre les homicides illégaux en Jamaïque après l’assassinat de son frère commis par la police, ont fait la différence : «Écrire une lettre à quelqu'un peut sembler être un acte de gentillesse tout simple et tout petit. Mais son effet peut être énorme», a déclaré Shackelia. «Les lettres m'ont rappelé l'importance de mon travail et ont montré à ma famille et à ma communauté que nous n’étions pas seuls - cela a fait de notre lutte personnelle pour la justice une lutte mondiale. Et le volume considérable de lettres reçues a aussi montré à notre gouvernement que le monde entier les regarde et attend que justice soit faite.»

À propos de la campagne «Écrire pour les droits»2018:

Chaque année, Amnesty International organise «Écrire pour les droits», une campagne qui encourage les sympathisants du monde entier à écrire des messages de solidarité aux personnes dont les droits ont été violés simplement parce qu'elles ont osé s’opposer à l'injustice. Les sympathisants sont également invités à écrire des lettres aux autorités au nom de ces personnes courageuses. Cette année, les personnes avec lesquelles les partisans d'Amnesty International se montreront solidaires incluent:

Atena Daemi, Iran

Atena rêvait de mettre fin à la peine de mort en Iran. Elle a écrit des messages sur Facebook, Twitter et Instagram, distribué des tracts et participé à des manifestations pacifiques. Ces actions ont été utilisées comme «preuves» pour la condamner à sept ans de prison. Son procès n'a duré que 15 minutes et elle a subi des violences et des traitements dégradants pendant sa détention.

Gulzar Duishenova, Kirghizistan

En 2002, Gulzar a perdu l’usage de ses jambes après un accident de voiture. Elle s'est donné pour mission de veiller à ce que les personnes handicapées puissent vivre dans la dignité et se déplacer librement dans son pays. Mais elle est confrontée quotidiennement à la discrimination dans une société où les femmes ne sont pas supposées s'exprimer et où les personnes handicapées sont considérées comme des «invalides».

Nonhle Mbuthuma, Afrique du Sud

Nonhle mène la lutte pour sa communauté contre une compagnie minière qui veut extraire du titane sur leurs terres ancestrales. Elle est harcelée, menacée et a même survécu à une tentative d’assassinat. Quelqu'un essaie de la faire taire, mais elle ne veut pas reculer : «Quand vous prenez ma terre, vous prenez mon identité», a-t-elle déclaré.

Vitalina Koval, Ukraine

Vitalina travaille pour soutenir les personnes LGBTI locales dans sa ville natale, Uzhgorod. Elle a été violemment attaquée après avoir organisé une manifestation pacifique à l'occasion de la Journée internationale de la femme en mars 2018. L'agression s'inscrit dans le cadre d'une vague plus large d'actes d'intimidation perpétrés contre des groupes de défense des droits humains en Ukraine

Geraldine Chacón, Venezuela

Geraldine a toujours rêvé de défendre les autres. C'est pourquoi elle aide aujourd’hui les jeunes de sa ville natale à défendre leurs droits. Elle est traquée par les autorités pour avoir simplement essayé de faire de son pays un endroit meilleur. Elle a été emprisonnée pendant quatre mois et il lui est interdit de quitter le pays simplement parce qu’elle a défendu les droits humains. Son dossier est toujours pendant et elle peut donc être arrêtée à nouveau à tout moment et sans avertissement.