Mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines (ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme) sont un exemple atroce de violence perpétrée au nom de la tradition. Dans de nombreux pays, elles font partie d’un rite de passage obligatoire de l’état de fillette à celui de femme. Ces pratiques ont souvent pour conséquence des hémorragies, des infections, des douleurs lors du rapport sexuel, des complications lors de l’accouchement, quelquefois même des traumatismes voire la mort. Une étude réalisée par Amnesty International dans quatre pays africains (le Bénin, la Gambie, le Ghana et le Sénégal) a abouti à la conclusion que la résistance contre l’abolition des mutilations génitales féminines est due en partie au fait que cette activité assure un revenu considérable aux exciseuses (1) (2). L’abolition de cette pratique déroberait à ces femmes leur source principale de revenu et fragiliserait en outre leur statut au sein de la société.
Le 20 décembre 2012, l'Assemblée Générale des Nations unies a adopté pour la première fois une résolution portant sur les mutilations génitales féminines. Celle-ci invite les Etats à se munir de lois claires contre cette violations des droits humains, et à en contrôler de près l'application.
L'approche holistique adoptée dans la résolution met notamment l’accent sur le renforcement du pouvoir d’agir, sur la promotion et la protection de la santé en matière de sexualité et de procréation, et sur le fait de briser le cycle de la discrimination et de la violence.
En Suisse, une loi pénale interdisant spécifiquement les mutilations génitales féminines est entrée en vigueur le 1er juillet 2012 (art. 124 du Code Pénal). «Celui qui aura mutilé des organes génitaux féminins, aura compromis gravement et durablement leur fonction naturelle ou leur aura porté toute autre atteinte» encourt une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Amnesty International avait publié une prise de position en faveur d'une loi contre les mutilations génitales.
Mariage forcé
Le mariage forcé de mineures est une autre forme de contrôle toujours très répandu, malgré la convention de l’ONU qui interdit le mariage de jeunes filles pas encore en mesure de donner leur accord éclairé à des relations sexuelles.
Crimes d’honneur
Dans de nombreuses parties du monde, le comportement d’une femme est déterminant pour la réputation de sa famille et de sa communauté. Les femmes qui se révoltent contre le rôle qui leur est attribué sont accusées d’apporter la honte et le déshonneur à leur famille. Celles qui se rendent «coupables» d’«atteintes à l’honneur» de la famille et de la communauté souffrent la violence ou les menaces. De tels actes de violence peuvent défigurer les femmes pour toujours ou même leur coûter la vie. Dans certaines régions, les «assassinats au nom de l’honneur» sont même justifiés en invoquant la culture, la coutume et l’honneur souillé, alors qu’ils servent en réalité avant tout à sauvegarder des intérêts économiques.
Violence contre les femmes lesbiennes
Les femmes lesbiennes constituent elles aussi une cible fréquente de violations des droits humains. Leur orientation sexuelle n’est pas tolérée par de nombreuses sociétés. Certaines femmes sont forcées à suivre un traitement médical, d’autres sont enfermées chez elles par leurs familles en vue de les «guérir» de leur identité ou orientation sexuelles. Selon les informations d’une ONG indienne, des femmes ayant été «diagnostiquées» comme «lesbiennes» par un psychiatre se sont vues prescrire des médicaments psychopharmacologiques puissants. D’autres ont déclaré avoir du se soumettre à une thérapie de l’aversion. (3)
(1) Female Genital Mutilation: An evaluation of the work of Amnesty International in four West African countries. (AI-Index: AFR 01/004/2001)
(2) Mettre fin à la violence contre les femmes. Un combat pour aujourd‘hui, Amnesty International, 2004.
(3) Sangini (Indian) Trust, Human Rights Report, Juni 2003