La radiation de l'ordre des avocats de Gao Zhisheng est en lien direct avec les lettres ouvertes, dans lesquelles ce dernier appelait les autorités à cesser les persécutions religieuses, notamment celles visant les pratiquants du Fa Lun Gong. En février 2006, Gao Zhisheng a lancé une campagne de grèves de la faim pour attirer l’attention sur les persécutions dont étaient victimes les défenseur·e·s des droits humains en Chine. Peu après la fin de cette campagne, il a été arrêté et détenu sans inculpation. Pendant la plus grande partie des 16 années qui ont suivi, il n’a que rarement été libre, étant soit porté disparu, soit enfermé, soit assigné à résidence. Même dans cette situation difficile, Gao Zhisheng a continué de défendre ouvertement les droits humains et de critiquer le Parti communiste chinois.
En 2016, Gao Zhisheng a publié ses mémoires, intitulés Debout la Chine 2017 – L’espoir de la Chine : Ce que j’ai appris pendant cinq ans en tant que prisonnier politique. Il y décrit en détail son traitement en détention de 2009 à 2014, et raconte sa vie sous surveillance policière constante après sa libération. Gao Zhisheng a écrit ce livre pour continuer de dénoncer les violations des droits humains commises sous le régime communiste. Après la publication de ses mémoires, il a été de nouveau porté disparu le 13 août 2017. On ignore où il se trouve actuellement et quel est son état de santé. Au vu des sévices qu’il a précédemment subi en détention, sans avoir accès à un avocat, il risque fortement de faire l’objet de torture et d’autres mauvais traitements.
Avocats et militant·e·s dans la ligne de mire de Pékin
Gao Zhisheng, qu’un collègue surnomme «l’avocat le plus courageux de Chine», est loin d’être le seul avocat à être persécuté par les autorités chinoises. Depuis le 9 juillet 2015, près de 250 avocat·e·s et militant·e·s ont été interrogé·e·s ou placé·e·s en détention par des agents de la sûreté de l’État, dans le cadre d’une répression sans précédent lancée par le gouvernement contre les avocat·e·s spécialistes des droits humains et d’autres militant·e·s, souvent appelée «répression du 9 juillet». Aujourd’hui, un grand nombre d’avocat·e·s sont toujours derrière les barreaux ou font l’objet d’une surveillance stricte.
Gao Zhisheng doit être remis en liberté immédiatement et sans condition.En faisant part de violations des droits humains et de ses opinions politiques, il n’a rien fait de plus qu’exercer son droit à la liberté d’expression.