Chine Le gouvernement chinois fait passer le profit avant ses citoyens

14 décembre 2011
Les autorités chinoises doivent mettre fin aux confiscations violentes et illégales de terres, alors que les manifestations de villageois se poursuivent dans la province du Guangdong (sud du pays).

Les habitants du village de Wukan protestent contre les dernières manœuvres effectuées, selon eux, par les autorités locales pour vendre secrètement leurs terres agricoles à des promoteurs. Ils affirment que les responsables locaux du Parti communiste ne les ont pas consultés au sujet de cette vente et qu’ils n’en ont pris connaissance qu’après le début des travaux de construction.

Les expulsions forcées et souvent violentes de villageois hors de leurs habitations et de leurs fermes sont une pratique courante en Chine – aussi bien dans les villes qu’à la campagne.

Citoyens privés de leurs droits et expulsés

En violation du droit international relatif aux droits humains et des normes internationales en la matière, les citoyens chinois n’ont guère l’occasion d’être véritablement consultés avant les expulsions, sont rarement informés comme il se doit de leur nature et de leur motif, et bien souvent ne sont presque pas voire pas du tout indemnisés.

Ils n’ont quasiment aucun moyen de s’opposer à une expulsion prévue. Généralement, les tribunaux n’acceptent pas de traiter les dossiers relatifs à des confiscations de terres ou à des expulsions par crainte de mettre en colère les autorités locales, qui comptent sur les revenus tirés de la vente de terrains pour arrondir leur budget.

Le gouvernement chinois fait des promesses qu’il ne tient pas dans la réalité

Cette année, le gouvernement a adopté des mesures réglementaires fournissant certaines protections contre les expulsions forcées aux personnes vivant en zone urbaine, mais ces mesures laissent l’immense majorité de la population sans protection, notamment les locataires et les habitants des campagnes.

«Les dirigeants de la Chine disent qu’ils veulent que les autorités locales placent les droits, la santé et le bien-être des résidents au premier plan dans leur recherche de modernisation et de croissance, a ajouté Catherine Baber.

«Malheureusement, les citoyens ne cessent de nous dire que leurs droits sont sacrifiés sur l’autel du profit.»