Des délégué·e·s et des résident·e·s de logements informels discutent lors d'un forum public sur le droit au logement, le 22 mars 2012, Nairobi, Kenya. © AI (photographer: Riccardo Gangale)
Des délégué·e·s et des résident·e·s de logements informels discutent lors d'un forum public sur le droit au logement, le 22 mars 2012, Nairobi, Kenya. © AI (photographer: Riccardo Gangale)

Afrique Appel des bidonvilles aux gouvernements à respecter le droit au logement

20 mars 2012
Des milliers d’habitants de bidonvilles, dont certains sont menacés d’expulsion forcée, ont participé à une semaine d’action dans toute l’Afrique, soutenus par Amnesty International et ses partenaires.

Des militants vivant en Égypte, au Ghana, au Kenya, au Nigeria, au Tchad et au Zimbabwe ont appelé leurs gouvernements à mettre un terme aux expulsions forcées et à veiller à ce que les habitants de bidonvilles aient un accès égal à l’eau, à l’éducation, à la santé et aux autres services de base.

«Chaque année, sur l’ensemble du continent, des centaines de milliers de personnes se retrouvent à la rue après une expulsion forcée. La plupart du temps, ces expulsions sont menées dans le mépris le plus complet du droit international et des normes les plus fondamentales en matière de droits humains», a déclaré Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

«Les dirigeants africains doivent en faire plus pour mettre un terme aux expulsions forcées et tenir compte en priorité, dans leurs politiques de logement et de gestion des terres, des besoins des populations qui vivent dans la pauvreté.»

Les rassemblements qui vont avoir lieu un peu partout sur le continent coïncident avec la Conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain, qui s'est déroulée à Nairobi du 20 au 23 mars 2012.

Ghana

Mercredi 21 mars 2012, quelque 1 000 personnes vivant dans des bidonvilles ont défilé à Accra, la capitale du Ghana, accompagnées d’une fanfare pour faire entendre leurs exigences.

Kenya

À Nairobi, la capitale kényane, 54 habitants de quartiers informels, représentant chacun symboliquement un pays de l’Union africaine, ont participé jeudi 22 mars 2012 à une conférence parallèle, intitulée «Nous vivons ici», reflétant la Conférence ministérielle officielle qui s'est déroulée dans le même bâtiment.

Les participants étaient des représentants des bidonvilles de Nairobi et un représentant de zones d’habitat informel du Zimbabwe, du Ghana et du Nigeria. Les militants ont pris part à une discussion en direct sur Facebook à 11 heures TU.

Egypte

Le jeudi 22 mars 2012, dans la ville de Gizeh, en Égypte, des enfants de plusieurs zones d’habitat informels ont donné des représentations de théâtre, de danse, de chant et de poésie au théâtre El Samer, dans le quartier Mohandessin.

Nigeria

Jeudi 22 mars 2012 également, des centaines d’habitants de cinq quartiers situés au bord de l’eau à Port Harcourt, au Nigeria, ont parlé de leur expérience, des menaces d’expulsion forcée et des conséquences des démolitions.

Zimbabwe

Au Zimbabwe, Harare, la capitale, a accueilli un festival de théâtre et de musique durant lequel trois troupes ont joué des pièces sur les expulsions forcées, écrites pour l’occasion, et ont interprété les revendications des habitants des bidonvilles en matière de droit au logement.

Enfin, un véhicule podium a transporté ce week-end des 24 et 25 mars 2012 des animateurs et des célébrités locales, telles que le rappeur kényan Juliani, à travers Korogocho, Kibera, Mathare et Mukuru Kwa Njenga, des bidonvilles situés autour de Nairobi.

«Sans cesse, des gouvernements dans toute l’Afrique enfreignent le droit international et laissent des millions de personnes sans abri et sans ressources», a déclaré Erwin van der Borght.

«Les autorités de ces pays doivent faire participer activement les personnes les plus concernées à l’élaboration de solutions pouvant permettre de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et des atteintes aux droits humains, qui emprisonne nombre d’entre elles.»