Dans un rapport publié aujourd’hui et intitulé: After Belvil : Serbia needs new law against forced eviction l’organisation de défense des droits humains examine les conséquences dévastatrices que subissent au quotidien près de 1 000 Roms qui ont été expulsés de force de leurs habitats précaires du quartier de Belvil, dans le Nouveau Belgrade, le 26 avril 2012.
Les autorités n’ont respecté aucune garantie essentielle avant de chasser de chez eux les habitants de Belvil. Elles n’ont pas mené de véritable consultation auprès des quelque 1 000 personnes concernées ; elles n’ont pas examiné toutes les solutions envisageables pour éviter les expulsions, ni étudié les possibilités de relogement ; elles n’ont fourni aux habitants aucune information, y compris sur les raisons de leur expulsion, aucun avis dans un délai raisonnable et aucune voie de recours juridique.
«Les autorités de Belgrade affirment qu’en chassant les Roms de Belvil, leur intention était d’améliorer leur situation. Mais nombre d’entre eux se trouvent aujourd’hui dans des conditions encore plus catastrophiques», a déclaré Aurélie de Lalande, responsable de campagne à la Section suisse d’Amnesty International.
D’autres familles roms ont été relogées dans des conteneurs en métal, dans des quartiers isolés en banlieue de Belgrade. Pour beaucoup d’entre eux, qui gagnaient leur vie en ramassant et en recyclant des déchets dans le centre de Belgrade, trouver du travail est désormais impossible. Ainsi, de nombreuses familles dépendent aujourd’hui de l'État pour subvenir à leurs besoins alimentaires et ont difficilement accès à la santé et à d’autres services.
En avril 2012, la Commission européenne s’est engagée à financer la construction de logements adéquats pour les personnes expulsées de force du quartier de Belvil. Cependant, Amnesty International est préoccupée par le fait que cinq des six sites proposés par les autorités de Belgrade se trouvent loin du centre-ville et des zones d’emploi, et permettent difficilement d’accéder en transports publics aux centres de soins et aux établissements scolaires.
«Les autorités serbes et l’Union européenne doivent veiller à ce que les fonds alloués au programme de relogement ne servent pas à financer l’installation de Roms dans des quartiers où ils feraient l’objet d’une ségrégation ethnique, ce qui serait contraire à la législation serbe tout comme au droit international», a rappelé Aurélie de Lalande.
Communiqué de presse publié le 17 octobre 2012, Lausanne
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