Roumanie Les autorités ne doivent pas réinstaller des Roms dans des logements inadaptés

7 juin 2012
Trente organisations non gouvernementales (ONG) ont manifesté jeudi 7 juin 2012 à Bucarest contre le relogement dans des conditions inadaptées de dizaines de familles roms à Baia Mare.

Amnesty International partage les inquiétudes de ces ONG et appelle les autorités locales et nationales à prendre immédiatement des mesures visant à garantir que chaque réinstallation donne lieu à une consultation préalable des familles roms et respecte les normes internationales auxquelles la Roumanie doit se conformer.

D’après l’ONG Romani CRISS et des informations parues dans les médias, le 1er juin 2012, des dizaines de familles roms ont été relogées par la municipalité dans un bâtiment de l’ancienne usine CUPROM. À l’arrivée des familles, il y avait, dans les pièces qui leur étaient allouées, des placards contenant des équipements et des produits chimiques dangereux, tels que de l’acide sulfurique et de l’acide acétique, utilisés dans les anciens laboratoires. Des panneaux d’avertissement étaient encore accrochés aux murs et aux fenêtres des pièces. Le jour même de l’arrivée des familles, vers minuit, quelques dizaines d’adultes et d’enfants ont commencé à être pris de nausées, de vomissements, de vertiges et de maux de tête. Des ambulances ont immédiatement été appelées sur place pour apporter une assistance médicale et deux adultes et 22 enfants ont été emmenés à l’hôpital.

Les autorités avaient déjà relogé 70 familles roms dans cette ancienne usine en mai 2012. Amnesty International a fait part de ses inquiétudes quant au fait que le bâtiment ne répond pas aux normes de bases telles que définies à la fois par la réglementation roumaine relative au logement et par le droit international.

Les autorités roumaines manquent à l’obligation qui leur est faite, aux termes des traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains auxquels le pays est partie, de fournir des sites permettant de remplir les critères pour un logement décent. «Les logements décents ne doivent pas être construits sur des emplacements pollués ni à proximité immédiate de sources de pollution qui menacent le droit à la santé des occupants.»

Amnesty International appelle les autorités locales et nationales à mettre immédiatement en place une véritable consultation des communautés roms de la ville de Baia Mare afin d’identifier toutes les solutions réalistes et possibilités en matière de relogement, et à faire en sorte que les solutions de relogement proposées répondent aux critères de décence définis par le droit national et international.