Lancée fin mai 2009 pour une durée d’au moins 6 ans, la campagne Exigeons la dignité s’attaque aux violations des droits humains qui illustrent les interactions entre le dénuement, l’insécurité, l’exclusion, la discrimination et l’impossibilité de se faire entendre. Elle a également pour objectif de contribuer à faire évoluer le débat sur la pauvreté afin que :
- tous les acteurs reconnaissent les droits humains comme élément central de la lutte contre la pauvreté et qu’ils tiennent compte de cette dimension dans leurs actions.
- plus personne ne puisse se cacher derrière l’argument que la pauvreté est une fatalité et qu’on ne peut rien faire contre.
Les femmes et la pauvreté
La campagne Exigeons la dignité souhaite mettre particulièrement l’accent sur les obstacles que rencontrent les femmes dans l’exercice de leurs droits fondamentaux en raison de la pauvreté, de la violence et de la discrimination.
Il n’existe aucune société où les femmes soient à l’abri des violences liées au genre. Celles-ci empêchent les femmes d’exercer leurs droits fondamentaux et de prendre une place égale à celle des hommes dans la société. Les femmes effectuent les deux tiers de la totalité des heures de travail comptabilisées dans le monde et produisent la moitié de l’alimentation de la planète. Malgré cela, elles ne perçoivent que 10% du revenu mondial et possèdent moins de 1 % du patrimoine mondial. Dans leur foyer, mais aussi dans l’ensemble de la société, les femmes et les filles effectuent plus de tâches subalternes que les hommes ; elles peinent davantage à faire entendre leur voix. Et elles sont nombreuses à subir en outre des discriminations en raison de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur situation matrimoniale, d’un handicap, etc.
Que demande Amnesty International à travers cette campagne ?
Nous exigeons des comptes. Les gouvernements doivent assumer leurs responsabilités et pouvoir rendre des comptes si nécessaire. Cela signifie que des mécanismes efficaces doivent être en place au niveau international, régional et national pour que tous les êtres humains puissent faire valoir leurs droits et être dédommagés en cas de violations de leurs droits. Des normes contraignantes pour les entreprises sont également requises.
Nous exigeons l’égalité d’accès aux droits, aux services et à la justice. Nous faisons campagne contre la discrimination dont sont victimes les personnes vivant dans la pauvreté lorsqu’elles veulent accéder aux services tels que le logement, la santé, l’eau, l’assainissement ou l’éducation. Nous luttons pour que la priorité soit accordée aux plus démuni∙e∙s et aux plus marginalisé∙e∙s lors de la distribution des ressources. Nous dénonçons également les obstacles auxquels se heurtent les personnes vivant dans la pauvreté lorsqu’elles veulent accéder à la justice et à l’information ou participer à la vie politique, et nous demandons que ces obstacles soient levés.
Nous exigeons la participation active. Nous ne pouvons gagner la lutte contre la pauvreté que si nous nous battons avec les personnes concernées pour défendre leurs droits. Les personnes vivant dans la pauvreté doivent avoir leur mot à dire et pouvoir participer à tous les processus de décision qui concernent leur vie et leur avenir. Elles sont les mieux placées pour savoir quels droits leur sont refusés et ce dont elles ont besoin pour améliorer leur situation. Nous pouvons les aider à être entendu•e•s.