ATD Quart Monde Rencontre avec Olivier Gerhard, coordinateur national du mouvement ATD Quart Monde:

Propos recueillis par Pascale Schnyder
Amnesty International : Qu’est-ce que ATD Quart Monde ? Olivier Gerhard : Nous sommes un mouvement présent dans le monde entier, qui met en relation des personnes défarorisées entre elles et avec ...

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Amnesty International : Qu’est-ce que ATD Quart Monde ?

Olivier Gerhard : Nous sommes un mouvement présent dans le monde entier, qui met en relation des personnes défarorisées entre elles et avec d'autres personnes. Nous luttons en premier lieu contre l'exclusion sociale et la « déshumanisation », qui accompagnent très souvent la pauvreté. ATD Quart Monde est née en 1957 d'un mouvement de quartier dans l'un des taudis les plus pauvres de Paris, sur l'initiative du père Joseph Wresinski. Les habitant•e•s se sont battus pour que leurs enfants puissent aller à l'école, pour l'accès à l'eau potable et pour que la Poste se rende dans leur quartier. A ce jour encore, les personnes directement concernées sont les acteurs et actrices principales du mouvement. Cela ne va pas de soi. Justement à l'égard de la pauvreté dans le Sud, les personnes concernées sont vues comme des victimes qu'il faut aider – et non pas comme de véritables êtres humains qui devraient être les acteurs principaux dans la recherche de solutions.

Que signifie la date du 17 octobre pour ATD Quart Monde?

C'est sur notre initiative que le 17 octobre est devenu la journée mondiale du refus de la misère. Pour nous, c'est le jour où les personnes défavorisées se font entendre et portent au grand jour leurs besoins et leurs propositions de solution. Cette année, des actions et des manifestations sont organisées en collaboration avec Amnesty International dans toute la Suisse. Amnesty International est l'une des rares organisations qui – comme nous – accorde la priorité au lien entre la pauvreté et la dignité humaine.

Pouvons-nous comparer la pauvreté en Suisse avec la pauvreté qui règne dans les pays du Sud et de l'Est ?


Nous ne pouvons évidemment pas mettre sur le même plan un pays où des personnes n'ont pas suffisamment à manger pour des motifs structurels et un pays où il règne la famine. Chez nous aussi, les personnes qui doivent lutter chaque jour pour survivre, cachées de la société, sont bien plus nombreuses qu'on ne le croit. En outre, des personnes qui n'ont rien sont partout dans le monde exclues de la société; leurs droits sont bafoués et elles perdent ainsi leur dignité.