Pour certains, les 999 prochains jours changeront les choses avec un peu de chance. Ces derniers mois, j’ai souvent entendu que le succès ou l’échec du projet des OMD dépendrait de la manière dont on le considère – le verre à moitié plein ou à moitié vide. Pour l’immense majorité des gens, cependant, rien n’aura vraiment changé. Leurs verres sont visiblement loin d’être à moitié pleins.
Cette situation contraste avec les nombreuses discutions qui entourent le «cadre post-2015». Ce projet qui prendra la suite de celui des OMD. Les conférences, les rapports de recherche, les consultations nationales et les événements mondiaux se multiplient. Néanmoins, il faut davantage de mobilisation et d’implication des personnes qui vivent dans la pauvreté.
Des Objectifs caducs?
Navanethem Pillay, haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, a clairement posé la question : les approches utilisées par les OMD correspondent-elles toujours aux demandes des personnes qu’ils sont supposés servir ? Elle a eu raison de poser la question. Les OMD ont été formulés selon un processus opaque. Au fil des ans, ils ont perdu leur éclat en tant que formule pour mettre fin à la pauvreté dans le monde. Dans certains pays, ils sont utilisés pour détourner l’attention de problèmes essentiels et structurels.
Les OMD ont certes établi des objectifs et des cibles, mais ils ont éludé les obligations des États en matière de droits humains, alors que certains droits sont cruciaux pour vaincre la pauvreté – par exemple grâce à la bonne gouvernance, à l’état de droit et au respect de l’obligation de rendre des comptes.
Nous devons nous rappeler les mots de la Déclaration du millénaire prononcée aux Nations unies par les États membres, qui ont résolu de «chercher à assurer, dans tous les pays, la promotion et la protection intégrale des droits civils et des droits politiques, économiques, sociaux et culturels de chacun». Cet élément peut et doit être le point de départ, le fondement et le cœur même du cadre post-2015. Cela vaut la peine de prendre le temps de réfléchir aux aspirations de la Déclaration du millénaire et de veiller à ce que le nouveau cadre puisse être à la hauteur de ces aspirations.
Les Nations unies et les dirigeants mondiaux doivent faire preuve d’initiative et prendre un nouveau départ avec des propositions de cadre ambitieuses, audacieuses et cohérentes pour le programme de développement au-delà de 2015. On ne doit pas négocier les engagements à garantir que la politique et les programmes de développement soient conformes aux obligations en matière de droits humains. Les cadres de développement doivent être fondés sur le droit international relatif aux droits humains, et à s’assurer que le développement n’exclue personne.
10 avril 2013